La baisse du chômage en France s’accentue en mai, recul “historique” selon Borloo

 
 
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Le taux de chômage et les sans-emploi en France

[30/06/2006 11:29:10] PARIS (AFP) Le recul du chômage s’est accentué en mai avec une baisse de 48.900 demandeurs d’emploi (- 2,16%) faisant passer le taux de chômage à 9,1%, le plus bas depuis septembre 2002, un recul “historique”, selon Jean-Louis Borloo.

Dévoilant ces chiffres jeudi devant la presse, le ministre de l’Emploi s’est félicité d’une baisse mensuelle jamais observée depuis septembre 2000.

Le chiffre du chômage en France a été publié le même jour que celui de l’Allemagne qui affiche également un nouveau recul, le taux brut tombant à 10,5% de la population active en juin contre 10,8% un mois plus tôt.

Le nombre global de demandeurs d’emploi totalise en France désormais 2.213.100 personnes, soit un taux au sens du BIT de 9,1% de la population active (-0,2 point), le plus faible depuis septembre 2002.

Ce résultat conforte les prévisions de l’Insee, qui table sur un taux de chômage de 9% fin 2006, le Premier ministre Dominique de Villepin ayant assuré quant à lui mercredi que la barre des 9% serait franchie “dans les prochains mois”.

Le chômage baisse en France de manière quasi continue depuis le mois de février 2005, enregistrant un recul de 261.000 demandeurs d’emploi en quinze mois (-11%).

Jean-Louis Borloo a estimé qu'”on était désormais sur une tendance lourde”, et que l’amélioration du chômage était à mettre essentiellement au crédit du “plan gouvernemental” de cohésion sociale lancé, à son initiative, en janvier 2005.

“Cela n’a rien à voir avec la croissance”, a-t-il lancé, réagissant à certains détracteurs qui doutent de la solidité d’une baisse du chômage, en l’absence de croissance forte.

“Si on était resté sur l’idée qu’il fallait attendre la croissance pour créer des emplois, on aurait continuer à avoir entre 15 et 20.000 emplois de mois chaque mois”, a-t-il dit, ajoutant que son “sentiment était qu’il n’y avait aucune raison que la tendance ne se confirme pas”.

La réforme du service public de l’Emploi, qui “permet d’accompagner le plus vite possible le chômeur vers l’emploi” grâce au suivi personnalisé et au dossier unique, a joué un rôle important dans l’amélioration du chômage, a affirmé M. Borloo.

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Le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo lors d’un point de presse, le 29 juin 2006 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Pour les syndicats et les associations de chômeurs, au contraire, le suivi accru des demandeurs d’emploi entraînerait une augmentation des radiations administratives, ce que réfute le ministère.

Les radiations administratives étaient de 36.190 en mai, en progression de 8,7% sur les trois derniers mois par rapport aux mêmes trois mois de l’année précédente (données brutes).

La hausse des constructions de logements a “un lien évident” avec l’emploi, a affirmé aussi le ministre, en rappelant les 424.000 mises en chantier de logement sur les douze derniers mois.

Le ministre a cité également la forte progression des emplois de services à la personne, la hausse de l’apprentissage, des emplois aidés non marchands et la part des contrats nouvelles embauches, notamment dans les entreprises de moins de trois salariés.

L’ensemble des emplois aidés a représenté environ le tiers de la baisse du chômage au mois de mai, a précisé le ministère.

L’impact de la démographie continue à diviser, M. Borloo estimant que celui-ci ne commencera à faire effet qu’à l’automne, alors que les syndicats estiment que les départs en retraite de la génération du baby-boom participent largement de la baisse du chômage.

Le Mouvement national des Chômeurs et des Précaires (MNCP), a relativisé jeudi la baisse en soulignant que la catégorie 1 était très restrictive, ne prenant pas en compte les plus de 57 ans dispensés de recherche d’emploi, les chômeurs en formation ou exerçant une activité réduite.

 30/06/2006 11:29:10 – © 2006 AFP