Corruption : le président d’Hyundai inculpé pour détournement de fonds

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Corruption: le président
d’Hyundai inculpé pour détournement de fonds

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Le président de Hyundai
Chung Mong-Koo (c), le 28 avril 2006 à Séoul

Chung Mong-koo, président du premier
constructeur automobile sud-coréen Hyundai Motor, a été inculpé pour
détournement de fonds et abus de confiance dans le cadre d’une enquête sur
un vaste scandale de corruption, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

 

“M. Chung a été inculpé aujourd’hui (mardi)
pour des accusations de détournement de fonds et d’abus de confiance”, a
indiqué Kang Chan-woo, porte-parole du parquet national.

 

Chung Mong-koo a été arrêté et écroué le 28
avril dans le cadre d’un scandale de corruption qui porterait sur
l’équivalent de plus d’une centaine de millions d’euros.

 

Selon l’accusation, le dirigeant, âgé de 68
ans, aurait mis en place une caisse noire en l’an 2000 et y aurait réuni la
somme d’environ 113 milliards de won (120 M USD). Il aurait par ailleurs
détourné 69,3 mds de won de sa société. Le groupe aurait subi une perte de
358 milliards de won en raison des agissements de son président.

 

M. Chung, qui risque une peine de prison ferme,
est également soupçonné d’avoir utilisé une partie de l’argent de la caisse
noire pour permettre le transfert de la société à son fils unique, Chung
Eui-sun, président de Kia Motors, autre marque du groupe Hyundai.

 

Ce dernier n’a pas été inculpé mais le parquet
a averti qu’une mesure sera prise à son encontre en raison de son rôle
présumé dans la collecte de fonds pour la caisse noire et dans sa gestion.

 

La justice soupçonne Hyundai d’avoir utilisé
une importante partie de la caisse noire pour verser des pots-de-vin à des
responsables du gouvernement et de la finance, en échange de privilèges. Des
millions de dollars auraient également servi à acheter le syndicat du
constructeur afin qu’il ne déclenche pas de grève.

 

Hyundai, septième constructeur automobile
mondial, contrôle plus de 70% du marché sud-coréen. Depuis l’éclatement du
scandale, ses ventes ont accusé un sévère recul.

 

L’arrestation de M. Chung a déjà entraîné le
report sine die de la construction d’une usine en République tchèque, d’un
coût d’un milliard d’euros.

 

“La signature du contrat final est prévue
jeudi”, a dit mardi un porte-parole de Hyundai, Jake Jang. “Mais nous avons
décidé de reporter le lancement de la construction de l’usine tchèque
indéfiniment. La décision finale ne peut être prise qu’après le retour du
président” Chung Mong-koo, a-t-il ajouté.

 

“Le scandale Hyundai”, qui ébranle l’image de
réussite qu’entend donner la “Korea Inc.”, a déjà coûté la vie d’un ancien
responsable de la municipalité de Séoul. Ce dernier s’est suicidé lundi
après avoir été interrogé par la justice. Il était accusé d’avoir reçu des
pots-de-vin de Hyundai Motor.

 

Le groupe, qui regroupe une quarantaine de
filiales, est le deuxième conglomérat du pays, après Samsung.

 

Son bénéfice net a atteint 2.320 milliards de
wons (2,39 milliards de dollars) en 2005, pour un chiffre d’affaires de
27.380 milliards de wons (28,5 milliards de dollars).

 

 

 

© AFP 2006

Photo : Jung Yeon-Je

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