Le Terminal portable ou la machine verte à 100 dollars

Par : Autres
 

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Par
Tallel
BAHOURY

 

or1.jpgL’un des
moments forts du SMSI, organisé dernièrement en Tunisie, a été la
présentation par M. Kofi Annan, Secrétaire général de l’ONU et par le
professeur Nicholas Negroponte du MIT (Massachusetts Institute of
Technology’s Media Lob), d’un terminal portable à 100 dollars, soit
l’équivalent de 140 DT.

Il faut dire que cette annonce a passionné les Tunisiens, visiteurs du SMSI,
ou ceux qui ont appris l’existence de cet ordinateur par les médias partout
dans le monde.
Nombreux sont ceux qui ont téléphoné
ou écrit pour en savoir davantage, ou qui
s’attendaient à l’acheter au SIB (Salon Informatique et Bureautique).

Afin d’éclairer les lecteurs, il faut savoir que :

1- Tout d’abord, il s’agit d’un concept, d’un prototype en version
inachevée. La version industrielle ne verra pas le jour avant juin voire fin
2006 dans les meilleurs des cas.

2- Il s’agit d’un terminal et non d’un ordinateur, car il n’est pas doté de
capacité de traitement en local, puisqu’il est dépourvu de disque dur pour
le stockage, de lecteur de disquette, ou de lecteur CD ou DVD.
Sa seule fonction est de se connecter à Internet, et il devient donc non
fonctionnel dès que la connexion est coupée ou terminée, ce qui n’est pas le
cas pour un ordinateur.
Le terme de portable veut dire qu’on peut le déplacer ou le transporter et
non qu’il assure les fonctions d’un PC portable, ou qu’il assure un travail
en stand alone.

3- Le terminal portable ou la machine verte est dotée d’un système
d’exploitation libre linux, en version allégée, avec un simple navigateur.
D’ailleurs, le Pr Negroponte a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un outil
pour les enfants, ce qui explique son coût réduit.
Lorsqu’il est ouvert, il peut être une source d’éclairage pour la maison,
dans le cas où cette dernière est dépourvue de l’électricité.

4- La recherche du coût minimum a été également rendue possible par
l’utilisation du microprocessus AMD et par le choix d’un écran de 12 pouces.

Un prix maximum à 200 dollars

Or, si on désire le comparer à un ordinateur actuel, avec un processeur AMD,
avec un écran couleur de 15 pouces, et en le dépouillant du disque dur,
du lecteur, avec une version minimale de mémoire vive et vidéo
et en limitant les slots d’extensions et en se contentant d’un modem interne
et d’une mémoire flash permettant de booter le système d’exploitation, dans
ce cas on peut arriver à un prix commercial de 400 DT hors taxes, pour
n’importe quelle marque d’ordinateur.

D’ailleurs, ce principe de PC disqueless, ayant seulement une carte Internet
avec un boot-room, a été utilisé en Tunisie, dès les années 90, par
plusieurs administrations, dans des applications informatiques, en mode
caractère, afin de travailler en mode terminal sur un serveur, où sont
traitées en mode centralisé les données ; le PC terminal n’assure que la
saisie ou la consultation et ne permet aucun traitement en local.

In fine, rappelons que notre propos ne consiste pas à diminuer ou à
discréditer cette solution, dont le coût de recherche s’est élevé à 10
millions de dollars -fournis par Google, AMD, Red HAT, Nevus Corp et
Brightston Corp. Ce PC terminal constitue un formidable outil pour les pays
pauvres, sachant que déjà le Brésil et la Thaïlande se sont intéressés à cet
ordinateur vert, dont on projette de produire 6 millions d’unités fin 2006,
début 2007.

Ceci étant, ce terminal portable intéresse peu les pays émergents très
avancés, notamment la Tunisie où le prix de l’ordinateur est déjà très bas,
à 700 DT TTC pour le PC familial, et aussi la totale connexion des
écoles, des lycées, des universités, des maisons de jeunes à Internet d’ici
2007, sans compter les publinets et les centres pour les handicapés. En d’autres termes, ce terminal portable est destiné
essentiellement aux pays les moins avancés où souvent l’informatique est
encore considérée comme un luxe.