Pourquoi bouder notre plaisir, nous étions les premiers à évoquer, à maintes reprises, le recours aux clauses de sauvegarde comme solution pour contenir l’inondation du marché local par des produits superflus importés à la faveur de conventions de libre-échange conclus, à la hâte et dans des circonstances spéciales, avec des partenaires bilatéraux (Turquie), régionaux (Union européenne) et multilatéraux (OMC).

Nous étions les premiers à vulgariser l’article XIX du GATT qui donne la possibilité à tout pays membre de restreindre temporairement (200 jours) les importations d’un produit pour protéger son marché ou une branche de production nationale donnée contre un accroissement des importations d’un produit qui cause ou menace de causer un dommage grave à ladite branche de production.

Webmanagercenter a le mérite d’anticiper

Nous étions parmi les premiers à dénoncer l’importation anarchique des glibettes blanches turques dont le ministre de l’Agriculture, Samir Taieb, avait interdit, pour une durée de 6 mois, “l’importation de Turquie les graines de tournesol blanches”.

Cette mesure visait à remédier aux préjudices occasionnés à des milliers de cultivateurs de graines de tournesol noires, au nord-ouest du pays, par l’effet de l’importation des graines de tournesol blanches de Turquie. Cette même décision, que le ministère de l’Industrie et du Commerce, avait annulée, prétextant qu’on ne peut remettre en cause les conventions conclues. Il s’est avéré, ensuite, que la convention de libre-échange avec la Turquie ne concerne pas les produits agricoles. C’était tout simplement une décision du défenseur des intérêts du parti turc en Tunisie, le nahdhaoui Zied Laadhari, actuel patron du ministère de l’Industrie et du Commerce.

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Nous étions les premiers à dénoncer l’asymétrie des échanges avec l’Union européenne et nous avons abordé sur nos colonnes la pression musclée qu’avait exercée l’ancien ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, l’Espagnole Laura Baeza, pour faire passer au forceps l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). Selon nos informations, cette diplomate est allée jusqu’à menacer les hauts cadres du ministère de Commerce de représailles si jamais ils oseraient brandir la carte des clauses de sauvegarde pour contenir le déferlement des importations européennes en Tunisie.

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Nous étions les premiers à avoir évoqué l’irritation de l’actuel chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie, Patrique Bergamini, “des virulentes critiques formulées par des experts et la société civile tunisiens à l’endroit du déséquilibre des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’UE”.

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Emboîtant le pas à Laura Baeza, ce dernier aurait, selon nos informations, tenu un langage menaçant similaire à l’endroit des textiliens tunisiens en raison de leur décision de se retirer de la centrale patronale (UTICA) et des avantages qu’ils pourraient perdre, par l’effet de ce retrait.

Pour une honnêteté intellectuelle

Aujourd’hui, cette affaire de clauses de sauvegarde et d’asymétrie des échanges au nom de conventions conclues et de clauses de sauvegarde commencent à être banalisées. Tout le monde en parle et tant mieux.

L’essentiel a été atteint. L’objectif de vulgarisation et de sensibilisation recherché a été pleinement réalisé même si certains universitaires ont cette tendance fâcheuse à ne nous citer quand ils se réfèrent à nos articles que comme un simple “site électronique” et non de sa vraie dénomination, en l’occurrence “webmanagercenter”.

Un intellectuel honnête est à la mesure de la citation de ses sources.

Abou Sarra