Plus de 40%, exactement 41,2% des commissaires aux comptes déclarent avoir procédé à une révélation des faits délictueux (une action qui a le caractère d’une infraction ou d’un délit), au procureur de la République durant les trois derniers exercices, révèle une enquête auprès d’un échantillon de 60 professionnels (commissaires aux comptes), réalisée par le Centre tunisien de gouvernance d’entreprise (CTGE), à l’occasion de la 7ème édition du Forum de la gouvernance.

Cette enquête ainsi qu’une autre réalisée auprès de 60 entreprises non financières et non cotées en bourse s’inscrivent dans le cadre d’une étude d’appréciation concernant l’application des dispositions de la loi 2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des relations financières, dont les résultats ont été présentés samedi, à Tunis.

“Ses résultats (l’étude) soulignent l’importance de réviser la loi 2005-96 du 18 octobre 2005, car ce dispositif juridique s’est révélé impuissant sans une application rigoureuse, en dépit de la solidité de ses fondements juridiques et la clarté de ses objectifs”, a affirmé Fayçal Derbel, président du CTGE, relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).

Il a rappelé à cet effet que “la promulgation de cette loi a été dans l’objectif d’inscrire la Tunisie dans le mouvement international de transparence et de sécurité financière et elle a été conçue comme une réponse courageuse aux dérives qui ont secoué l’économie tunisienne à l’époque”.

“Toutefois, 20 ans après la promulgation de cette loi, le bilan appelle à la réflexion, d’autant plus que les dérives financières se sont multipliées a plus de 10 scandales financiers durant les 10 dernières années”

En guise d’exemples, le responsable a cité la faillite d’une banque, la faillite d’une compagnie aérienne et la faillite de trois sociétés cotées en bourse en une seule et même année.

Il s’agit également d’autres dérives, dont des arnaques financières. Derbel a fait valoir, dans ce contexte, que “trois intermédiaires en bourse ont arnaqué, à travers leurs employés, de nombreux épargnants, ainsi qu’ un courtier grand exportateur d’huile d’olive a fui le pays après avoir arnaqué des agriculteurs, des huileries et des banquiers, laissant derrière lui des dettes colossales pour des centaines de millions de dinars et des centaines huileries au bord de la faillite”.