La communauté de l’astronomie des Etats-Unis d’Amérique (USA) la qualifie d'”Etoile montante” en astronomie. Il s’agit de la jeune physicienne tunisienne de 33 ans, Lina Necib, qui a remporté le Prix “Valley Prize 2023” de physique, décerné par l’American Physical Society (APS).

Ce prix récompense les recherches de physiciens en début de carrière, qui pourraient avoir un impact considérable dans le domaine.

Sous le titre “Rising star in astronomy: Lina Necib” (Une étoile montante en astronomie: Lina Necib), un article lui a été consacré dans le magazine d’astronomie le plus vendu au monde.

Ses recherches sur la matière noire (Black Matter) attirent l’attention des cercles de la physique et de l’astronomie puisqu’elle fait recours à un nouvel outil, autre que les outils souvent utilisés par les physiciens, pour traquer la matière noire, soit l’apprentissage automatique.

La matière noire (Dark matter en anglais) est définie par le célèbre magazine scientifique “Futura Sciences” comme étant une mystérieuse composante matérielle probablement constituée de particules élémentaires mais en aucun cas de matière normale, c’est-à-dire de protons, neutrons et électrons, et que l’on suppose répartie dans tout l’univers observable. Sans charge électrique et n’interagissant que très faiblement avec la matière normale, elle se signale par son attraction gravitationnelle.

Professeure adjointe de physique au MIT (Massashussets Institute of Technology), 3ème meilleur établissement universitaire du monde selon le classement Shanghai, la jeune tunisienne Lina Necib se présente comme une physicienne des astroparticules. “En tant que physicienne théoricienne des astroparticules, je travaille sur l’utilisation de la dynamique galactique pour comprendre les propriétés de la matière noire. J’ai un doctorat en physique des particules, mais pendant mon post-doctorat, je suis passée doucement à l’astrophysique”, explique-t-elle.

“Je pensais que ces deux communautés avaient vraiment besoin de se parler un peu plus. Nous essayons tous de répondre à la même question : qu’est-ce que la matière noire ?”, poursuit la jeune chercheuse tunisienne.

Native de Kairouan, Lina Necib, a obtenu son baccalauréat en Tunisie, avant de décider de poursuivre ses études supérieures aux Etats-Unis (2008), où elle a obtenu son diplôme de premier cycle à l’université de Boston.

Elle a ensuite intégré le MIT pour lancer son projet de recherche. En 2020, Lina Necib et ses collègues ont découvert un courant stellaire massif, un ruban d’étoiles laissé par une galaxie déchirée et étirée, en orbite à la périphérie de la voie lactée.

La matière noire, son principal domaine d’intérêt, tire sur ces courants, laissant derrière elle des empreintes digitales, preuves de son existence.

La jeune chercheuse tunisienne pense que ce courant, baptisé “Nyx”, en référence à la déesse grecque de la nuit, pourrait être le vestige d’une galaxie naine qui est entrée en collision avec la Voie lactée, beaucoup plus grande, il y a des milliards d’années.

Pour étudier le flux, elle a combiné, avec son équipe, la physique des particules avec des simulations cosmologiques, des données provenant de catalogues d’étoiles et l’apprentissage automatique, qui est une combinaison d’outils révolutionnaire. Ils ont publié leurs résultats dans ” Nature Astronomy”.