La reconstruction de la République et la mise en place d’une démocratie sont impossibles sans la participation et le positionnement de l’entreprise économique qui devra jouer pleinement son rôle dans ce processus. C’est en tout cas ce que pense le vice-président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Walid Bel Hadj Amor.

Intervenant au cours d’une conférence de presse, organisée mercredi 1er décembre 2021, consacrée à la présentation du programme de la 35ème édition des Journées de l’entreprise, prévue du 9 au 11 décembre 2021 à Sousse, sur le thème ” L’entreprise et la République : une reconstruction commune “, Bel Hadj Amor a estimé que le thème choisi pour cette nouvelle édition répond parfaitement à la conjoncture actuelle à laquelle fait face le pays.

“Depuis des années, les politiciens déclarent que la Tunisie a réussi la transition démocratique, mais les échecs enregistrés tant au niveau économique que social démontrent que le pays n’a pas encore réussi sa transition démocratique”.

Pour le vice-président de l’IACE et coordinateur de cette 35ème édition, le secteur privé et l’entreprise en particulier sont aujourd’hui accusés de ne pas jouer leur rôle, cependant l’entreprise a résisté et a enregistré des réalisations en dépit des crises survenues au cours de la dernière décennie aux niveaux sécuritaire, politique et sanitaire.

Evoquant le programme de cette nouvelle édition des Journées de l’entreprise, il a précisé que les travaux débuteront le jeudi 9 décembre 2021 par une session spéciale intitulée ” Le financement du stress budgétaire et ses effet collatéraux “, vu l’impact de la crise financière sur l’investissement et sur l’entreprise en général.

Le secteur bancaire, dont le rôle principal est le financement de l’économie, est désormais en train de financer le déficit budgétaire de l’Etat, d’où les difficultés auxquelles fait face le secteur bancaire pour mobiliser les liquidités nécessaires pour financer l’investissement et l’entreprise, a-t-il expliqué.

La pression sur les liquidités des banques aura un impact important sur l’investissement et par conséquence la croissance et l’aggravation de la crise financière et sociale du pays, a-t-il encore fait savoir.

La 35ème édition des Journées de l’entreprise, placée sous sous le haut patronage du président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, permettra également de connaître l’approche économique du chef de l’Etat et de lui faire passer des messages.

Concernant le panel ” Institutions et efficacité économique “, Bel Hadj Amor a rappelé que la transition démocratique et la transition économique ou efficacité économique ne peuvent pas être séparées.

L’échec au niveau de la transition démocratique est la première cause de la crise économique, sociale et financière que traverse le pays, a-t-il affirmé, ajoutant que l’objectif est de construire une République disposant de l’efficience nécessaire au niveau économique pour favoriser l’investissement et la création de richesses par les institutions.

Concernant le panel ” L’investissement et attentisme : quels remèdes ? “, le coordinateur des Journées de l’entreprise a fait savoir que l’objectif est d’identifier les pistes permettant de rassurer l’investisseur pendant les quatre ou cinq prochaines années afin de l’inciter à investir et reprendre le rythme des investissements.

De son côté, le président de l’IACE, Tayeb Bayahi, a fait savoir que cette année sera marquée par la participation de beaucoup de figures intéressantes, contre une baisse de la participation internationale à cause des conditions sanitaires extrêmement difficiles.

Plusieurs étrangers ont confirmé leur participation mais malheureusement ils ne peuvent pas assister mais suivront cet événement à distance.

Environ 800 personnes prendront part à la 35ème édition des Journées de l’entreprise, dans le cadre de mesures de prévention contre la Covid-19.

Le programme de cette nouvelle édition prévoit six panels, à savoir:

– Institutions et efficacité économique,

– Investissement et attentisme : quels remèdes?,

– Les attentes sociales et l’entreprise républicaine,

– L’entreprise, entre économie de rente & champions nationaux.

S’agissant de deux derniers panels, ils sont organisés sur les thèmes de ” L’entreprise et la politique : influence et financement ” et de la ” Jeunesse et l’entreprise : vision d’avenir “.

Prendront part à cet événement, plusieurs personnalités politiques, experts et représentants des institutions internationales, dont notamment le président de la République, Kaïs Saïed, la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, le gouverneur de la BCT, Marouane Abassi, les ministres des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, et de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, sans oublier des experts et des universitaires, des chefs d’entreprises, et des représentants de la société civile.