Quels montants faudrait-il mobiliser pour améliorer, selon des normes internationales, le rendement du port de Radès dont la contreperformance, par l’effet des surestaries, génère chaque année pour l’Etat un manque à gagner de 1 milliard de dinars ?

Nous nous posons cette question dans la mesure où les autorités en charge de ce dossier ont cette tendance à nous annoncer tantôt la résolution de tous les problèmes qui bloquent la gestion normale de ce port commercial, tantôt l’émergence de nouveaux pépins qui nécessitent la mobilisation de nouveaux fonds pour les régler.

Pour preuve, en décembre 2019, le chef du gouvernement de l’époque, Youssef Chahed, avait inauguré en grande pompe le système de gestion de terminaux portuaires ”TOS” (Terminal Operating System). Cette application, réalisée pour un coût global de 76 millions de dinars (MDT) à la faveur d’un cofinancement de la Banque mondiale, devait favoriser la traçabilité des conteneurs et permettre au client de connaître l’heure de l’arrivée du conteneur, outre la possibilité de paiement à distance.

Malheureusement, deux ans après, nous découvrons, à la faveur de révélations du vice-président de la Banque mondiale, le Tunisien Férid Belhaj, que cette application est bloquée.

Pour la débloquer, le gouvernement actuel a été obligé de solliciter, en urgence, une aide financière extérieure. C’est ce qu’a fait, semble-t-il, Ali Kooli, lors de ses récentes négociations à Washington. Ainsi, une partie de la subvention de 500 millions de dollars, que l’Agence gouvernementale américaine Millennium Challenge Corporation(MCC) compte accorder à la Tunisie, ira à l’infrastructure de transport dont la restructuration du port de Radès.

Espérons que l’actuel ministre du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk, tiendra la promesse qu’il a faite, le 28 mai 2021, aux députés, à savoir que « la paperasse sera définitivement proscrite au port de Radès à partir de janvier 2022, pour tous les intervenants (transitaires, importateurs, exportateurs…) ».

Abou SARRA