52% des sociétés agroalimentaires s’attendent à une croissance du secteur, au cours des six prochains mois, selon les résultats d’une étude sur l’évaluation de l’impact du Covid-19 sur les industries agroalimentaires réalisée auprès de 70 entreprises opérant dans le secteur (lait, céréales, conserves alimentaires, viandes…).

Cette étude, réalisée par la Technopole de Bizerte, révèle également que 46% des entreprises s’attendent à une amélioration de leurs activités au cours de la même période, a déclaré le directeur général du Technopôle agroalimentaire de Bizerte, Noureddine Agrebi, cité par l’Agence TAP.

Le secteur des industries alimentaires n’a pas été très impacté par la pandémie de Covid-19, contrairement aux autres secteurs (textile et tourisme …), et ce en dépit des problèmes d’approvisionnement et de pénurie de main-d’œuvre, selon Agrebi.

Il a rappelé que les chaînes du système national des industries agroalimentaires sont composées de 490 000 agriculteurs, 40 000 employés dans les industries alimentaires et 200 000 vendeurs chargés de garantir l’approvisionnement du marché.

Baisse de 68% du chiffre d’affaires des sociétés agroalimentaires

L’étude révèle toutefois que 68% des entreprises agroalimentaires ont enregistré une baisse de leur nombre de transactions depuis la propagation du Covid-19, contre une stabilité du chiffre d’affaires de 32% des entreprises enquêtées.

Deux tiers de ces entreprises ont été obligées de réduire la main-d’œuvre, après la décision du confinement sanitaire général, vu qu’elles n’ont pas obtenu les autorisations de travail et ont enregistré une baisse de leurs exportations.

La pénurie de la main-d’œuvre, les absences et le faible rendement ont causé un repli de 48% de la productivité du secteur, sachant que la production de 93% des entreprises interrogées a diminué, depuis le 21 mars 2020.

Difficulté de s’approvisionner en matières premières à cause du Covid-19

Toujours selon l’étude, 71% des sociétés ont confirmé avoir fait face à des difficultés en termes d’importation ou d”approvisionnement sur le marché local en matières premières, dès la propagation du virus dans le monde et en Tunisie.

Cependant, 22% des entreprises se disent satisfaites de la constitution de leur stock de matières premières, sachant que l’Etat a constitué un stock stratégique de matières premières supérieur à celui de 2019.

Des sociétés ont rencontré des problèmes au niveau du conditionnement et de l’emballage de leurs produits et d’autres au niveau des exportations, en raison des problèmes logistiques, le coût élevé du transport maritime et de la diminution ou l’annulation des commandes de l’étranger.

En revanche le rythme des exportations de 58% des sociétés a baissé, 54% des entreprises ont noté la longueur des délais d’exportation et 19% ont souligné la baisse des prix des produits destinés à l’export.

Cependant, 23% des sociétés enquêtées ont déclaré que leurs exportations n’ont pas été affectées par Covid-19, engendrant même une croissance.

81% des entreprises se sont plaintes du retard de certaines activités à cause de la fermeture des administrations et le retard accusé au niveau du rythme des transactions bancaires, à cause du confinement.

Croissance du chiffre d’affaires de la filière céréales et dérivés

L’étude évoque une amélioration du chiffre d’affaires de 60% des entreprises enquêtées qui opèrent dans la filière des céréales et dérivés.

80% de ces entreprises prévoient la croissance de leurs activités et le développement de leur situation économique, au cours de la prochaine période.

Toutefois, 60% de ces entreprises ont rencontré des problèmes liés à l’approvisionnement sur le marché local, et 60% ont réduit leur main-d’œuvre.

La consommation des céréales et dérivés, notamment la semoule et la farine, a augmenté depuis la propagation du Covid-19 et les importations du pays en blé dur ont cru de 36,5% (319 mille tonnes) à fin mars 2020.