“Am Ali” est un cas exceptionnel dans ce rendez-vous électoral. Nous l’avons trouvé dimanche, conduisant son troupeau de chameaux à proximité d’un village à Kébili, pour le laisser ensuite paître et aller s’acquitter de son devoir électoral, pour la présidentielle anticipée.

Pour ce chamelier, il n’existe aucune excuse justifiant un retard dans l’accomplissement de ce devoir pour le choix de celui qui représentera la Tunisie à la tête de l’Etat. Il considère que le président est un symbole dont la personnalité constitue une carte d’identité pour le pays et dont le nom s’inscrit positivement ou négativement, dans l’histoire.

“Celui qui va s’asseoir sur le fauteuil de la présidence, doit être conscient qu’il représente le fruit des luttes de générations de tunisiens qui ont donné leur sang pour leur pays, en vue de le libérer de la colonisation. C’est aussi le fruit des efforts de tous les citoyens qui ont contribué chacun de son poste, durant des décennies, à la construction de cette nation, de Bizerte à Ben Guerdane”, a-t-il souligné.

Il considère que la situation difficile dans laquelle passe le pays aujourd’hui, est un “nuage d’été” passager qui va disparaître, grâce à l’union de tous les tunisiens autour de leur président et de leur gouvernement.

Interrogé sur sa connaissance des candidats au poste présidentiel, il a expliqué avec le sourire, qu’être chamelier ne signifie pas être coupé du monde, puisqu’il peut suivre toutes les informations sur les réseaux sociaux et surtout sur “Facebook”.

D’après Am Ali, la technologie permet à tout personne, d’être entouré d’amis virtuels qui l’accompagnent partout. Même dans le désert, “j’ai pu m’informer sur la plupart des candidats à la présidence et sur certains de leurs programmes électoraux, ce qui m’a permis de choisir mon candidat, aujourd’hui”.

Il a pu suivre grâce à son téléphone portable, la visite de plusieurs candidats à la présidentielle dans le gouvernorat de Kébili, écouter leurs programmes électoraux et leurs propositions pour promouvoir cette région.

Le chamelier assure que l’accomplissement de son devoir électoral est “un droit sacré qu’il ne doit pas céder”, ce qui l’a poussé à se rendre à son lieu de naissance, pour voter.

Le message de Am Ali au futur président, c’est qu’il doit s’intéresser aux agriculteurs et notamment aux chameliers, étant donné que l’élevage de ces animaux nécessite de grands sacrifices, surtout pour les suivre dans le désert.

Il appelle également, le prochain président à mettre fin aux agressions contre les pâturages, notamment dans la région d”Edhar” de la part de citoyens qui se les approprient illégalement, pour les transformer en exploitations agricoles.

Pour Am Ali, le président de la république doit être au fait des préoccupations des citoyens où qu’ils soient, pour cerner leurs problèmes et oeuvrer à leur solution avec le gouvernement lequel doit accorder un intérêt particulier au secteur agricole ainsi qu’au secteur de l’élevage des chameaux dont le développement permettra d’assurer les besoins du pays en viande. Il a fait aussi, remarquer que le lait des chamelles est un traitement pour plusieurs maladies dont le diabète.