Trois récents courts-métrages tunisiens ont été projetés, dans la soirée du samedi 16 mars, à l’ouverture de la 2ème édition de la Semaine du Film francophone, à la Cinémathèque tunisienne.

La Semaine du Film francophone est organisée par 17 pays et régions membres et observateurs de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en partenariat avec la Cinémathèque tunisienne. Près de 20 longs-métrages qui ont été présentés dans les plus grandes manifestations cinématographiques mondiales et 7 courts-métrages tunisiens sont au programme de cette manifestation.

Pour près d’une heure, la Semaine a été inaugurée par les films “Ecoutons-Les”, documentaire de Slim Gomri, “Les pastèques du cheikh ” fiction de Kaouther Ben Hania et “Fade”, film d’animation de Alaeddine Abou Taleb.

Dans “Ecoutons-Les”, Slim Gomri, cet artiste photographe se reconvertit à la réalisation cinématographique à travers un documentaire de 25 mn produit par Hichem Ben Ammar.

La touche du photographe est assez présente dans cette fiction à travers les portraits qu’il dresse en s’infiltrant dans le vécu d’adolescents passionnés par la musique de chambre et en fouillant dans leurs rêves et pensées.

Membres de l’Orchestre tunisien des Jeunes (OTJ) du Lycée pilote Bourguiba, ces jeunes grandis dans une Tunisie en pleine mutation, livrent leur conception de l’avenir dans un pays où les horizons ne semblent pas très prometteurs pour certains.

Présent à la projection de son film, Slim Gomri a présenté son documentaire telle “une tentative de donner la parole à des jeunes et de montrer une image de la Tunisie qu’on ne voit pas assez souvent”.

“Les pastèques du cheikh”, fiction de 22 mn, est un film écrit et réalisé par Kaouther Ben Hania et produit par Nadim Cheikhrouha et Habib Attia. Après deux long-métrages -le documentaire “Zeineb n’aime pas la neige”, Tanit d’or aux JCC 2016, et la fiction “La belle et la meute” (2017)-, Ben Hania revient au court-métrage et une comédie satirique autour d’un imam, Cheikh Taher (Ahmed Hafiene).

Sa réputation de religieux largement respecté allait basculer après le scandale de la prière autour d’un cercueil qui devait contenir la dépouille d’une femme mais qui s’avère être remplit de pastèques à la place.

Son jeune sous-fifre Hamid (Bilel Slim), un ex-combattant en Syrie qu’il cache des yeux de la police, allait lui préparer un plan machiavélique pour l’évincer de son poste. Et le tour est lancé pour une réplique de l’imam pour récupérer sa place, en alertant les flics.

“Fade”, d’Alaeddine Abou Taleb est un genre cinématographique peu pratiqué en Tunisie mais pas pour ce jeune réalisateur, un habitué du film d’animation. Il opte pour la technique d’animation numérique 2D pour son personnage, dans ce film de 13 mn autour d’un homme qui vagabonde dans les décors fades, des rues et bâtiments, de la Médina de Tunis.

Dans son quotidien est entre le métro et le bar du coin, un chat noir va le suivre et finira par lui voler son casse-croûte. Une course poursuite dans les petites ruelles de la Médina qui va finir par le transformer en une proie pour ce félin errant. Hallucinations d’un ivrogne ou métaphore de la vie assez fade qu’il mène!

Hichem Ben Ammar, directeur artistique de la Cinémathèque tunisienne a déclaré que la Tunisie est présente avec “trois courts-métrages qui n’ont pas été beaucoup vus mais projetés uniquement aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) 2018.”

A l’ouverture de la cérémonie, Etienne Thévoz, ambassadeur de Suisse en Tunisie, a rappelé les principaux objectifs de l‘OIF, cette organisation de 80 Etats qui œuvre principalement pour “la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique”.

De l’Argentine à la Serbie, en passant par la Hongrie, la Roumanie, la Grèce et la Pologne, qui présentent l’actualité de leurs productions nationales avec un spectre de genre, allant du documentaire au film intimiste, le biopic, le drame social, le thriller et la reconstitution historique.

Le Maroc, le Burkina Faso, le Gabon, le Rwanda et la Tunisie représentent la francophonie au sud, tandis que la France, le Canada, la Belgique et la Suisse proposent des films parlant en français.

Le cycle de présentations s’étalera du 16 au 23 mars 2019 à la Cinémathèque Tunisienne sachant que l’accès est gratuit pour les différentes projections.

La Semaine du Film francophone se tient pour la seconde année consécutive à la Cinémathèque ouverte en mars 2018.