Les participants au 2e congrès des droits et des libertés, organisé samedi 5 janvier 2019 à Tunis sur le thème “Le discours politique alternatif”, ont souligné l’importance d’adopter “un discours politique, social et économique pacifique et constructif, basé sur l’objectivité et bannissant la diffamation et la diabolisation des adversaires politiques quels qu’en soient les référentiels politique, idéologique et social”.

Nizar Chouk, coordinateur général du Forum judiciaire sur le droit, la justice et la sécurité et organisateur du congrès, en collaboration avec l’Ordre national des avocats de Tunisie, a indiqué que “le discours politique actuel porte le sceau des tensions et des accusations comme en témoignent les débats parlementaires, contraignant certains à se tourner vers la justice. Ce qui est de nature à détourner les efforts du pouvoir judiciaire de la lutte contre la corruption et le terrorisme”.

“Il est important d’élaborer des normes communes dans le comportement moral politique afin de ne pas être confronté à de pareils discours à l’avenir”, a-t-il suggéré.

Pour sa part, Taieb Rached, président de l’Instance provisoire du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi et premier président de la Cour de cassation, a estimé qu’il est impératif pour les partis politiques d’œuvrer à rétablir la confiance du citoyen et à rompre avec la langue de bois en exposant la vérité sans artifice et en toute transparence.

De son côté, Fatma Kort, magistrate à la Cour des comptes, a indiqué que cette juridiction a adopté une nouvelle stratégie de communication vis-à-vis des citoyens et des médias car “les résultats des activités de la Cour des comptes vont concerner, au final, le citoyen dans la mesure où elle contrôle la gestion de l’argent public”.

Le député Imed Daimi (bloc démocratique) a, quant à lui, fait remarquer que l’opposition a eu parfois recours à des discours tendus. “Il est donc de notre devoir à tous de hisser le discours politique à un niveau supérieur”, a-t-il dit.

D’après lui, le discours politique de 2019 sera marqué par plusieurs dépassements vu qu’il s’agit d’une année électorale. “Les tentatives de saboter les adversaires et d’attirer les électeurs seront donc nombreuses”, a-t-il estimé.

De son côté, Abdellatif Mekki (mouvement Ennahdha) a fait remarquer que “le discours politique a été, sous l’ancien régime, marqué par l’animosité. Seulement, celui-ci a continué après la révolution”, soulignant l’importance de traiter autrui comme étant un partenaire.