Relativement peu connu dans le monde des affaires jusqu’à il y a quelques années, Hédi Béji l’est aujourd’hui un peu plus. Surtout après avoir récemment conclu le rachat de la société Energie Del Sole Photovoltaïque (EDS-PV).

Cette entreprise, créée en décembre 2017 et spécialisée dans la production et l’installation de chauffe-eaux solaires et de panneaux photovoltaïques, appartenait à l’homme d’affaires italien Ottaviano Mattavelli.

Mais cet hommes d’affaires profite également de cette transaction pour faire ce que chaque chef d’entreprises doit faire tôt ou tard –et, il vaut mieux tôt que tard-, commencer à préparer la transmission à sa progéniture de ce qu’il a bâti.

M. Béji n’en est pas encore arrivé au moment –fatidique- où il doit transmettre le témoin. Mais, visiblement, il commence à préparer celui qui devrait normalement prendre le relais après lui : son fils, Ismaïl Béji.

Celui-ci entame à cette occasion sa première expérience de chef d’entreprise. Il semble bien armé pour tirer son épingle du jeu dans sa première aventure entrepreneuriale.

Ismaïl est diplômé en économie, sociologie et science politique de l’Université Paris Dauphine.

Puis commence la vraie vie professionnelle. En 2015, il rejoint le cabinet Roland Berger et y officie comme consultant. Sur son profil Linkedin, le jeune expert revendique des compétences en matière de stratégie et de stratégie opérationnelle (de la diligence, modélisation du marché, élaboration de business plan, etc.).

Au bout d’un an et dix mois, c’est le retour au pays. Ismaïl Béji rejoint en mars 2017 le groupe familial comme responsable Business development au sein de l’entreprise Compto Industries Electriques (CIE). Il s’y occupe de l’étude des opportunités d’affaires dans l’industrie de l’énergie solaire –ce qui sous-entend qu’il est pour quelque chose dans la transaction que le groupe familial vient de conclure avec le rachat de la société Energie Del Sole Photovoltaïque (EDS-PV)-, de la conception et la supervision de la mise en œuvre d’une stratégie de diversification pour la société CIE.

Mais Ismaïl Béji a une autre facette. Sous sa casquette de manager et de futur chef d’entreprise, il a développé un fort penchant pour la chose publique, politique et associative. Raison pour laquelle il a fait, toujours à l’Université Paris Dauphine, deux masters en sociologie et science politique et en études politiques publiques et opinion.

Aussi, c’est sans surprise qu’après la fin de ses études et avant d’entamer son parcours professionnel, il effectue un stage au … Huffington Post Maghreb, comme journaliste. Entre 2013 et 2014, on retrouve sa signature au bas d’articles traitant de sujets divers.

Ce penchant pour l’action associative et politique s’est déclenché, comme chez beaucoup de Tunisiens de son âge, après le 14 janvier 2011. C’est d’ailleurs à cette époque que Ismaïl Béji s’associe à Bashar Lazaar –fils de Kamel Lazaar, patron de la banque d’affaires Swicorp- et Yassine Redissi, alors étudiants comme lui, respectivement à Bobson Collège (Boston) et à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage, pour créer l’association Sawty pour fédérer «tous les jeunes épris de liberté et animés par l’amour de la Tunisie de venir appuyer notre initiative et notre démarche et ce quelles que soient vos origines sociales, académiques, convictions politiques ou religieuses, pour que la voix des jeunes continue à être entendue et à peser d’une façon constructive durant cette phase de transition démocratique».

Moncef Mahroug