“Deux nouveaux produits portant une Appellation d’origine contrôlée (AOC), à savoir les Figues de Djebba et l’Huile d’olive de Teboursouk bénéficieront, au plus tard au début de 2019, d’une protection internationale”. C’est ce qu’a fait savoir Lamia El Kateb, responsable de l’Académie nationale de la propriété intellectuelle, relevant de l’INNORPI.

Elle intervenait lors d’un séminaire sur le thème “Renforcer la compétitivité commerciale des produits de qualité, liée à l’origine par la protection de leurs signes distinctifs en Tunisie et à l’étranger”, organisé par l’INNORPI, les 4 et 5 décembre 2018, au siège de l’UTICA.

Cette protection est assurée conformément à l’Arrangement de Lisbonne pour la protection internationale des appellations d’origine, auquel la Tunisie est membre depuis 1973. Ils s’ajouteront aux 7 appellations d’origine (filière vinicole tunisienne) déjà enregistrées à l’international.

En Tunisie, il existe actuellement 14 Indications Géographiques (IG) enregistrées. Il s’agit de 9 Appellations d’origine contrôlées (7 AOC Vins, 1 AOC fruit -Figues de Djebba et 1 AOC Huile d’olive de Teboursouk) et de 5 Indications de Provenance (Pomme de Sbiba, Grenade de Gabès, Huile d’olive de Monastir, Deglet Ennour tunisienne, Menthe “El Ferch”), a-t-elle rappelé.

D’après elle, “la protection des Indications Géographiques à l’international constitue le meilleur moyen pour protéger le producteur, améliorer la compétitivité des produits nationaux et maintenir les gens dans leurs régions. Notre objectif, c’est d’avoir au moins une appellation protégée par région”.

El Kateb a aussi plaidé pour le développement d’une stratégie d’appellations d’origine dans le secteur de l’artisanat, qui compte plusieurs produits éligibles.

Lotfi Ben Mahmoud et Mahassen Gmati, représentants de la Direction générale de la production agricole (DGPA), ont précisé que “l’Indication Géographique est un droit de propriété intellectuelle, collectif (réservé aux producteurs du territoire concerné). Elle assure la protection contre la concurrence déloyale.

Ils estiment que “les IG constituent un outil de développement local qui permet de protéger les patrimoines locaux, de redynamiser les territoires, de maintenir ou développer des activités économiques et de créer de l’emploi”.

Parmi les contraintes au développement des indications géographiques, ces responsables évoquent “le faible niveau d’organisation des producteurs et de communication sur les IG, l’absence de système de contrôle et de certification et la faible coordination entre les acteurs des filières à l’échelle territoriale et nationale”.

De ce fait, ils recommandent d’engager des études de caractérisation des produits “IGéables” sur la base de l’inventaire des produits de terroirs déjà élaboré et de mettre en place une structure centrale dédiée à la gestion et la promotion des IG au sein du ministère de l’Agriculture, avec des antennes régionales au niveau des CRDA.

Ils plaident en outre pour “le renforcement de l’encadrement de structures professionnelles porteuses des IG et la création de lignes de crédit et de subventions dédiées à cet effet”.

Enfin, ils pensent nécessaire de ratifier l’Acte de Genève pour favoriser la reconnaissance internationale des IG et d’intégrer les produits portant les IG dans des circuits touristiques.