Le député Imed Daimi a critiqué le retard accusé par le gouvernement dans l’élaboration du prochain plan quinquennal de développement (2021/2025) et le manque de sérieux dont fait preuve le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale dans l’évaluation de l’actuel plan quinquennal (2016-2020).

Dans une déclaration à l’agence TAP, le député du bloc démocratique souligne que “l’évaluation de l’actuel Plan de développement permettra de rectifier le tir, d’autant que la majorité de ses hypothèses de départ se sont avérées erronées et irréalistes. Ce plan prévoit en effet d’atteindre un taux de croissance ambitieux de plus de 5% et de réduire l’inflation à 3,6%, alors que le rythme actuel de croissance et d’inflation est bien loin de ces prévisions”.

Lors d’une audition organisée par l’ARP, le 5 novembre 2018, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Zied Ladhari, a fait savoir que son département est en train d’évaluer l’actuel plan de développement, dans le cadre d’une approche participative, impliquant les structures régionales de développement engagées dans l’élaboration des rapports régionaux pour une évaluation à mi-parcours du plan, ainsi que dans la présentation des propositions devant permettre d’actualiser le plan en question.

Ladhari a aussi indiqué à l’assemblée que les rapports relatifs à l’évaluation sectorielle et régionale sont prêts et seront bientôt soumis à l’ARP, sans donner de chiffres ou de statistiques précis.

Réagissant à ces propos, Daimi a démenti le recours du ministère à une approche participative dans ladite évaluation, faisant savoir qu’il est l’un des membres du conseil régional de Médenine et que ce conseil n’a jusque-là élaboré aucun rapport.

Il considère par ailleurs que l’approche retenue par le ministère est purement administrative et n’implique aucunement les députés, la société civile et les conseils régionaux.

Le gouvernement avait émis, le 7 mai 2018, une circulaire relative à l’évaluation partielle du plan quinquennal de développement 2016-2020, fixant le cadre général, la méthodologie d’évaluation à retenir et le calendrier.

Selon cette circulaire, le rapport final devrait donner une évaluation approfondie des réalisations financières et matérielles enregistrées depuis le lancement de ce plan, les prévisions pour 2018 et les mises à jour prévues pour 2019 et 2020, ainsi que les grandes orientations nationales de développement durant la prochaine décennie.

Selon le calendrier fixé par le gouvernement, ce rapport devait être soumis à l’ARP en octobre 2018.

Face au retard accusé par le ministère en charge de cette évaluation, dans la finalisation du rapport et la communication de ses résultats, Imed Daimi a fait part de son inquiétude que “ce retard ne soit le résultat d’une incapacité à mobiliser les fonds nécessaires pour la réalisation de ce plan et des objectifs qui y sont inscrits”.

Selon lui, “peu avant la fin de l’actuel plan de développement, nous n’avons toujours pas entamé l’élaboration du prochain plan quinquennal pour la période 2021-2025”.

Il est à noter le Plan national de développement pour la période 2016-2020 est le premier depuis la révolution. Lancé en 2016, ce plan est conçu pour atteindre un taux de croissance annuel avoisinant les 4% au minimum contre 1,5% durant le plan précédent (2011-2015).

Il est prévu de porter le revenu individuel d’environ 8 mille dinars actuellement, à plus de 12 mille dinars en 2020 et de créer 400 000 nouveaux postes d’emploi. Ce plan prévoit également plus de 50 projets.