Une conférence a été organisée mercredi 24 octobre à Tunis sur le thème “Le rôle des médias et de la transparence dans la vie publique”.

Les participants à cette conférence organisée à l’initiative de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) ont souligné la nécessité d’ouvrir un débat public sur la transparence et la lutte contre la corruption, dès lors qu’ils constituent deux éléments essentiels pour instaurer la démocratie et faire réussir les prochaines échéances électorales prévues en 2019.

A l’ouverture de la conférence, le président de l’INLUCC, Chawki Tabib a estimé que “le niveau de confiance placée dans les partis politiques et les médias est désormais très faible”, faisant remarquer que certains partis politiques et établissements médiatiques ont des sources de financement “douteuses”.

“Au-delà des élections libres, crédibles et transparentes, il est nécessaire pour une démocratie de consacrer le principe de redevabilité et de restaurer la confiance en la politique et les politiciens, un rôle devant être joué par les médias”, a pour sa part estimé le président du SNJT, Néji Bghouri.

Dans le même contexte, il a fait état de l’absence de toute volonté politique d’asseoir un espace médiatique indépendant et transparent. “Il y a des forces de résistance qui ne font que saper les efforts de lutte anti-corruption, de défense des libertés et d’application de la loi”.

Pour sa part, le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), Nouri Lajmi, a appelé la Banque centrale de Tunisie et le ministère des finances à fournir à l’Instance les données et statistiques nécessaires afin de connaître les sources de financement de certains médias audiovisuels, appelant à la protection des journalistes d’investigation, notamment dans les affaires de corruption.

De son côté, le président de l’Instance d’accès à l’information, Imed Hazgui, a souligné que des gisements d’informations et de données sont désormais ouverts au public et qui peuvent être une source pour des travaux d’investigation, faisant remarquer qu’il n’y a seulement que deux demandes qui ont été déposées auprès de l’instance par les journalistes pour réclamer le droit à l’accès à l’information.

La conférence a abouti à un ensemble de recommandations qui prévoient notamment le renforcement du rôle du journaliste dans la consécration des principes de transparence, de gouvernance, de redevabilité et de démocratie.

Les participants à la conférence ont également recommandé le recours de plus en plus aux mécanismes d’accès à l’information, la révision des projets de loi relatifs au secteur de l’information.

Ils ont également demandé aux propriétaires des établissements médiatiques de révéler les sources de leur financement et de publier les documents y afférents sur leur site WEB.