Quand l’ombre de Don Quichotte et ses moulins à vent resurgissent de l’histoire lointaine et prennent possession des espaces de la cité de la Culture à Tunis, tout un monde se transforme autour de “L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche”, œuvre de l’espagnol Miguel De Cervantès.

Don Quichotte quitte sa bibliothèque et son combat avec les moulins pour s’aventurer dans les différents recoins de la Cité et se questionner sur cette équation inévitable d’un monde meilleur. Sur les différents pôles de la Cité, Don Quichotte a élu domicile pour trois jours (10, 11, 12 octobre 2018) faisant un retour fracassant d’un chevalier de tous les temps.

Dans l’enceinte de la Cité, le début était avec l’œuvre de Maurice Ravel “Don Quichotte à Dulcinée” présentée par les Cordes de l’Orchestre Symphonique tunisien (OST), sous la direction du Maestro Mohamed Bouslama.

Le Maestro a évoqué “une intervention musicale avec la participation du Baryton Baha Eddine Ben Fadhl, qui est en harmonie avec le thème de l’évènement”. Cette œuvre arrangée par Youssef Messaoudi, clarinettiste, a été interprétée par 20 membres de l’OST. Ils ont jouées les trois mélodies de l’œuvre de Ravel à savoir, Chanson romanesque, chanson épique et chanson à boire, pour une durée de 2 mn chacune.

En seconde partie, Bousléma a parlé d’une “création tunisienne de 10 minutes intitulée ‘Le chevalier Dingue’ qui est l’œuvre de Aymen Ben Salah, actuellement étudiant à l’ISM Sousse”.

Une pause musicale suivie d’une installation et performance chorégraphique sur la place des théâtres “Corps à Corps” avec Don Quichotte, œuvre de Mariem Ferchichi, interprétée par des artistes du Pole Ballets et Arts Chorégraphiques en collaboration avec le Pole Musique et Opéra.

Don Quichotte dans “El Ingenioso Hidalgo Don Quixote de la Mancha”, titre original du roman d’un maître de la littérature espagnole, est le premier choix de Kamel Riahi, directeur de la Maison du Roman. Il a évoqué “un rêve qui se réalise autour du choix de l’un des personnages de la littérature mondiale qui ont façonné une partie de notre imaginaire”.

Le début de ce rêve s’attaque à Don Quichotte que Riahi qualifie de “chevalier rêveur qui nous rappelle que l’on doit continuer à rêver quelque soit les conditions,… car au fond de nous somnole un don quichotte qu’il devra chercher”.

Sur la carte de la littérature mondiale, Miguel De Cervantès se place dans la même lignée des sommités qui ont façonnée la pensée et toutes les formes de création artistique et littéraire comme Dante Alighieri et William Shakespeare, deux grandes figures de la littérature occidentale. C’est d’ailleurs un avis que Kamel Ben Ouannes, critique de cinéma et universitaire, partage sur l’œuvre de Cerventes puisque à son avis Don Quichotte “suit le modèle du chevalier errant, un mythe qui a toujours existé et été entretenu par le roman chevaleresque du moyen-âge”.

De Don Quichotte De Cervantès, Ouannes retient un roman où il y a “cette dimension de l’homme révolté, insurgé qui exprime sa volonté par la force et la vitalité de l’imagination”. Un Don Quichotte qui nous “montre qu’on peut douter, se révolter, ne pas accepter l’ordre établi”. “L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche” est pour lui un roman “extrêmement riche, à la fois mauresque, arabe, chevaleresque, réaliste, populaire, pastoral.. “.

Une exposition sur le roman de Cervantès est actuellement visible à la Cinémathèque Tunisienne qui prévoit également la projection, à partir de jeudi, d’une série de films sur Don Quichotte.