Le président de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Abdelmajid Ezzar, appelle à accorder une place centrale au secteur agricole dans la loi de finances 2019, en tant que moteur de l’économie nationale.

C’est ce qu’il a demandé au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, jeudi 20 septembre.

Il a également proposé “le renforcement des investissements publics dans ce secteur à travers la mobilisation des incitations et des intrants nécessaires”.

Pour Ezzar, il est important de mettre en place une stratégie de dessalement des eaux destinées à l’irrigation pour faire face à la pénurie de l’eau que connaît le pays et encourager les jeunes à exploiter les terres domaniales afin de valoriser le potentiel agricole du pays.

Selon lui, “les lois de finances des années 2017 et 2018 n’ont véhiculé aucune stratégie économique capable d’améliorer la situation dans le pays. Au contraire, elles ont reproduit des schémas anciens visant essentiellement le rétablissement des équilibres et la collecte des impôts”.

Concernant la recherche scientifique dans le secteur agricole, le président de l’UTAP a réitéré son appel à la renforcer, car celle-ci ne bénéficie que de 0,5% du budget du ministère de l’Agriculture. Or elle permettrait d’améliorer la productivité, d’impulser l’emploi et de faire face aux impacts du changement climatique.

Ezzar estime impératif d’accélérer l’adoption des projets de loi capables de défendre l’intérêt du secteur, à l’instar de la loi sur les coopératives et celle relative aux terres domaniales, et surtout de définir une solution pour la problématique de location des lots techniciens aux ingénieurs agricoles pendant 3 ans, car “cette période ne permet pas d’engager des projets d’investissement”.

Ezzar a mis l’accent, aussi, sur les préoccupations des agriculteurs et des pêcheurs et les moyens d’améliorer leurs conditions de vie, sur le rôle qui peut être assumé par les filières de l’agriculture et de la pêche pour assurer la sécurité alimentaire et moderniser la production, ainsi que sur la formation, pour renforcer l’emploi de jeunes dans cette activité.

Enfin, Ezzar et Ennaceur ont évoqué la situation économique, sociale et politique du pays, soulignant la nécessité de définir des solutions possibles à même de surmonter la crise actuelle, et ce en engageant un dialogue responsable avec l’ensemble des intervenants dans cette activité.