Que se passe-t-il derrière LE «buzzword» du moment ?

L’intelligence artificielle envahit tous nos environnements professionnels. Pourtant c’est un concept ancien qui remonte à l’après Deuxième Guerre mondiale notamment avec le test de Turing et l’apparition officielle du terme en 1956. Le concept est ensuite tombé dans l’oubli pour le grand public, la communauté scientifique continuant de son côté à travailler sur l’amélioration permanente de l’intelligence des machines.

Il refait surface pour le grand public en 1997 avec Deep Blue, première machine à gagner aux échecs face à l’intelligence humaine. Et il est aujourd’hui au cœur de nos enjeux et de nos discussions en raison, selon moi, d’une triple évolution : l’introduction de nouveaux algorithmes, la réduction du coût des composants informatiques et la croissance exponentielle de notre capacité à traiter les données grâce à la disponibilité de bases de données géantes.

Les capacités prédictives de l’intelligence artificielle sont étonnantes pour le commun des mortels : La société Quantcube Technology aurait ainsi prédit le BREXIT, le duel Macron/Le Pen au second tour des élections présidentielles en France et l’élection de Trump 15 jours en avance.

Dans ce contexte, l’IA est-elle l’avenir de l’assurance ?

Cette question est incontournable pour trois raisons principales :

  1. Les acteurs de l’assurance disposent d’une quantité infinie de données qui peuvent leur permettre de mettre au point les algorithmes nécessaires au développement de l’intelligence artificielle dans leurs activités
  2. Le développement de l’intelligence artificielle permet aux assureurs de mieux maîtriser leurs risques et, ainsi, de personnaliser leurs services en fonction des typologies de clients.
  3. En poussant la logique au bout, l’IA en tant que telle peut chambouler complètement la notion même d’assurance : si l’intelligence artificielle peut tout prévoir alors la notion d’aléa pourrait disparaître… l’IA est donc un levier puissant de la transformation profonde du monde de l’assurance.

Comment les acteurs du monde de l’assurance abordent-ils les perspectives de l’IA ?

J’ai eu la chance de participer au mois de mars dernier à une conférence à Londres sur l’intelligence artificielle et l’IoT dans l’assurance.

Ce que j’en ai retenu, c’est que les acteurs de l’assurance voient aujourd’hui l’IA comme une opportunité business pour réduire les coûts et améliorer leur efficacité opérationnelle, renforcer l’expérience client, ou créer de nouveaux modèles basés sur le partage de données. L’utilisation des données de la voix, prédit Michael Brockman, démultipliera les cas d’usage de l’intelligence artificielle pour les assureurs dans les années à venir.

L’Intelligence Artificielle représente aussi un défi technologique et éthique pour l’assurance, comme l’a souligné Andrew J Burgess :

  • technologique, dans la mesure où les assureurs devront collecter des données en temps réel pour améliorer en permanence la gestion de leurs risques ;
  • éthique, car ils seront dans l’obligation de mettre plus d’intelligence humaine dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour éviter les situations critiques qui pourraient aboutir au traitement inhumain d’une situation.

Les enjeux de l’IA dépassent bien sûr le secteur de l’assurance : combinée à l’Internet des Objets, l’Intelligence Artificielle aura une incidence majeure sur le marché du travail. Le nombre de clients par employé dans des banques traditionnelles comparé aux néo-banques telles que N26 ou Revolut est la parfaite illustration de cet impact à venir…

Saurons-nous maitriser cette technologie ? Quelle sera la place de l’humain au sein de secteurs d’activité de plus en plus séduits par la tech ? Quelle sera aussi la place du conseiller dans l’assurance et dans la banque ?

Source : LinkedIn