Sous un soleil de plomb qui darde ses rayons sur le pays, la Tunisie va connaître, durant ce mois de juillet, des températures qui dépasseront de 10 degrés les moyennes saisonnières. Un vent de sirocco va continuer de souffler, alors que les températures resteront élevées vendredi et samedi (13 et 14 juillet). Les maximales varieront entre 40 et 46 degrés et atteindront localement 48 degrés Celsius, selon une alerte publiée aujourd’hui par l’Institut national de la météorologie (INM).

Nadia Medyouni, ingénieure principale spécialisée en prévisions climatiques à l’INM, appelle les citoyens, notamment les personnes âgées, à éviter de sortir entre 11h et 16h, à boire beaucoup d’eau et à rester dans des lieux aérés.

Un nouveau record de canicule avait déjà été enregistré au début mois de juillet 2018, lorsque le mercure avait atteint les 49,2 degrés dans le gouvernorat de Tozeur, rappelle l’ingénieure, tout en assurant qu’il n’y aura pas de nouveau record au cours des prochains jours.

Une baisse relative sera même perceptible au nord et dans les régions du Sahel à partir de samedi 14 juillet 2018, a-t-elle précisé.

Pour sa part, Hamdi Hached, expert en changements climatiques, avance que “la Tunisie subit aujourd’hui le phénomène de l’îlot de chaleur, qui s’est formé sur la région de l’Afrique du Nord, soit une hausse progressive des températures pendant plusieurs jours”.

Prévoyant que les températures dépasseront les 45 degrés ce vendredi, à Tunis, l’expert en changements climatiques a rappelé qu’au cours des années 50 et au début des années 60, le nombre de jours durant lesquels la température dépassait les 35 degrés était de 11 à 14 jours.

Aujourd’hui, la période de canicule va dépasser le seuil des 28,3 jours, soit plus de 4,1 jours par rapport aux prévisions pour l’année 2018.

Hached affirme que ce phénomène est néfaste parce qu’il a duré plus que la période normale et risque de persister jusqu’à trois semaines, ce qui va causer une évaporation des eaux des barrages dans le pays.

D’après lui, les changements climatiques deviennent plus rapides que ce qui est prévu. Au cours de la semaine dernière, la vague de chaleur a provoqué la mort de 30 personnes au Canada, alors que les températures ont atteint 33,2 degrés en Ecosse, ce qui est une première dans l’histoire du Nord des îles britanniques.

Dans le sultanat d’Oman, les températures nocturnes se sont élevées à 42,6 degrés, soit le plus haut niveau jamais enregistré dans l’histoire de l’humanité.