On attendait une réaction du parti islamiste tunisien sur le rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité sur les libertés individuelles et l’égalité homme-femme en Tunisie. Eh bien, elle vient de tomber.

En effet, à l’instar d’autres organisations ne connaissant pas ce “modernité” veut dire, le mouvement Ennahdha a “alerté” la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (COLIBE) sur certaines questions “qui peuvent menacer l’entité de la famille et l’unité de la société”, affirmant qu’elle exprimera sa position en détail sur ce rapport une fois soumis comme projet de loi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Dans une déclaration rendue publique dans la soirée du mercredi 4 juillet, au terme de la réunion de son bureau exécutif, tenue sous la présidence de Rached Ghannouchi, Ennahdha met l’accent sur “l’importance d’approfondir la consultation et le dialogue sur le contenu du rapport”, tout en mettant l’accent sur la valeur des droits, des libertés et de l’égalité.

“Il importe de prendre conscience de la sensibilité de la période par laquelle passe la société, marquée par des tensions politiques et sociales brûlantes en rapport avec la vie quotidienne des citoyens, notamment les catégories démunies”, a souligné Ennahdha.

Le mouvement met en garde à ce propos contre “les dangers de traitement de questions qui polarisent les positions, suscitent les divisions et alimentent les luttes sur l’identité qui ont été tranchées par la constitution”.

Le bureau exécutif d’Ennahdha a réaffirmé “le droit de tous les Tunisiens à la liberté d’opinion et de pensée dans le cadre des appels lancés par le président de la république et adoptés par le mouvement Ennahdha selon lesquels la Tunisie est un Etat civil pour un peuple musulman, ce qui incite à rechercher une approche des libertés individuelles et de l’égalité alliant engagement envers les dispositions de la Constitution et le respect des fondements de l’identité arabo-islamique de notre peuple, loin de toute injure, dénigrement des personnes ou tout extrémisme”.

Au sujet de l’installation des conseils municipaux, le bureau exécutif s’est félicité de l’élection de Souad Abderrahim comme maire de la capitale, la première femme à occuper ce poste, “qui confirme les orientations du mouvement vers la consécration du droit de la femme à briguer les hauts postes de l’Etat”.

Il a appelé à cet égard à “un large partenariat entre les forces politiques représentés dans les conseils municipaux au service de l’intérêt des citoyens dans leurs circonscriptions municipales et pour assurer la réussite de l’expérience du pouvoir local”.

Il a exprimé également sa satisfaction pour le climat démocratique qui a marqué la majorité des élections des conseils municipaux ainsi que le dialogue constructif entre les différentes composantes du paysage politique régional et local pour assurer l’efficacité dans l’action municipale.