Des représentants du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), de l’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) et de l’Article 19 ont démenti, jeudi 10 mai, toute inclusion de la Tunisie sur la liste noire des pays qui ne protègent pas les données personnelles.

“Aucune donnée ou information ne confirme l’inclusion de la Tunisie sur cette liste”, a précisé Salwa Ghazouani de l’Organisation Article 19, lors de l’audition de la société civile par la Commission parlementaire des droits et libertés et des relations extérieures sur le projet de loi relatif à la protection des données personnelles.

Elle a également mis en garde contre l’application de restrictions aux libertés garanties prévues par le projet de loi en question.

“Imposé par l’étranger, ce projet de loi constitue un retour en arrière en matière de droits et libertés garantis par la Constitution”, a-t-elle souligné.

Ce projet de loi a été soumis à l’examen juste pour satisfaire à l’Union européenne, abstraction faite de la consécration d’un droit constitutionnel, a pour sa part affirmé l’expert de l’organisation Article 19, Karim Belhaj Issa.

Pour sa part, Mehdi Jlassi, membre du bureau exécutif du SNJT, a estimé que ce projet de loi aura un impact négatif sur le droit d’accès à l’information garanti par la Constitution, critiquant fortement la non-consultation de l’instance d’accès à l’information au sujet du projet de loi relatif à la protection des données personnelles.

“Ce projet ne distingue pas entre les données personnelles privées et celles liées à la vie publique, ce qui pourrait exposer les journalistes à des infractions légales”, a-t-il averti.

A souligner par ailleurs que le programme des séances d’audition au sein de la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures comporte également l’audition du président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) au sujet du projet de loi relatif à la protection des données personnelles présenté par le gouvernement.