Une étude comparative sur les grandes écoles de politiques publiques médiatiques a été publiée, jeudi 15 février à Tunis, par Joan Barata Mir, expert international en politiques publiques médiatiques.

“Elaborée dans le cadre du programme d’appui aux médias en Tunisie, cette étude dresse le bilan des différentes politiques publiques dans des pays européens, mais également dans des pays comme le Maroc et la Tanzanie”, explique Joan Barata Mir lors d’une conférence de presse à Tunis.

Il s’agit d’un outil qui harmonise les meilleures pratiques à l‘échelle internationale en termes de production médiatique, explique-t-il. “La Tunisie ne figure pas dans cette étude”, car ladite étude a pour objectif de présenter des expériences comparées, conformes aux standards internationaux.

L’objectif de cette étude est de présenter et de décrire les axes et les éléments les plus importants en matière de politiques publiques médiatiques, à partir d’expériences comparées et des standards consacrés par le droit et les organisations et instances internationales compétentes dans le domaine de la liberté d’expression et de la liberté d’information en particulier, et de la communication, en général.

“La finalité de l’étude n’est pas de décrire la situation tunisienne mais plutôt de fournir un champ de travail pour les acteurs politiques et médiatiques en Tunisie avec certaines lignes et questions qu’il faut se poser avant de prendre une décision en matière de politique médiatique”, a-t-il expliqué.

Selon lui, cette étude ne définit pas les actions et ne présente pas non plus une feuille de route, mais elle met sur la table des questions concrètes et fondamentales afin de guider le processus de prise de décision. “C’est une invitation aux acteurs tunisiens à la tunisification et l’appropriation des autres expériences réussies, à travers notamment le lancement d’un débat public sur les thèmes mentionnés dans l’étude (à travers des ateliers spécifiques) en vue de promouvoir une action concertée entre les différents acteurs des politiques publiques médiatiques”.

En somme, il s’agit de favoriser la création de conditions propices à l’exercice de liberté d’expression de manière effective. D’après Joan Barata Mir, la politique publique implique la mise en place d’institutions appelées à consacrer la liberté d’expression, déjà garantie par la législation. Elle a également pour but de promouvoir la cohérence et l’efficacité d’une politique publique.

Pour une meilleure transition médiatique, les pays doivent articuler leurs politiques publiques autour de certains axes principaux, dont notamment l’amélioration de la situation économique des médias, par le biais de l’introduction progressive d’un nouveau marché de la publicité (inexistant jusqu’à présent), l’amélioration de la formation professionnelle des journalistes, la conception d’un cadre législatif pour palier l’inexistence d’une législation même basique sur les médias, la création d’un système institutionnel (ministère chargé de la Communication, autorité indépendante de la régulation) qui permettrait l’application dudit cadre juridique, et la mise en œuvre de politiques publiques médiatiques.

Selon le rapport, le pays doit, également, procéder à la réforme de la radio et de la télévision publiques afin d’établir un véritable service public audiovisuel et garantir la durabilité et la sécurité juridique des médias communautaires.

L’étude regroupe six parties principales :

  • le rôle de l’Etat dans le domaine de la communication,
  • le journalisme et la responsabilité (éthique, professionnalisme, autorégulation et co-régulation des médias),
  • la politique juridique dans le domaine des médias et la législation et la régulation sur les médias,
  • la manière de promouvoir le pluralisme et la diversité dans le nouveau contexte numérique,
  • les politiques publiques médiatiques focalisées sur la plateforme d’Internet comme instrument de facilitation de la libre expression,
  • la construction de la démocratie à travers la liberté d’expression et le rôle des médias (politiques médiatiques dans les contextes de transition politique).