Alors que les justiciers post-soulèvement 2011 s’acharnent -à raison et surtout à tort- sur les hauts fonctionnaires et nombre d’opérateurs privés les harcelant pour des affaires bidon, des affaires de grande importance ont complètement été marginalisées par nos chers magistrats !

Ainsi, nous n’avons vu aucun procès progresser pour ce qui est des mille dossiers envoyés par la CTAF (Commission tunisienne des analyses financières) à la justice. Des dossiers qui s’étalent sur la période allant du 2012 jusqu’à 2014 et qui touchent au blanchiment d’argent, financement du terrorisme, provenance douteuse de fonds de l’étranger, création de sociétés écran couvrant des opérations illicites et autres.

Nous n’avons pas entendu beaucoup de déclarations à ce propos de la part du porte-parole du pôle de justice économique et financier.

Les seules personnes ou personnalités que nous voyons franchir à longueur d’années depuis 2011 les couloirs de tous nos tribunaux sont les «Azlems» et ce pour un point ou un virgule qu’ils auraient oublié de mettre sur un document officiel. Par contre, après 2011, tous les hauts responsables et les politiciens sont devenus comme par enchantement blancs comme neige et honnêtes et droits comme des anges tombés du ciel !

A chaque fois que l’on voit une «ancienne tête» essayer de se relever, nos nobles magistrats qui vénèrent la justice aveugle s’empressent de déterrer un dossier datant de 2011 ou de 2012 et de convoquer le «criminel» !

Après le 14 janvier 2011, la corruption aurait disparu et tous ceux qui ont dirigé le pays depuis représenteraient la quintessence de l’intégrité ! C’est ce qui explique que les dossiers de la CTAF n’occupent pas le haut des préoccupations de notre chère justice !

Et dire que l’on disait que du temps de Ben Ali, la justice était dévoyée !

Rappelons que la CTAF est une Cellule de Renseignements Financiers. C’est le centre national chargé de la réception, de l’analyse des déclarations de soupçon et de la transmission au procureur de la République des déclarations dont l’analyse a confirmé le soupçon. Elle coopère avec les autorités nationales de supervision et de régulation, notamment pour la mise en place des politiques et programmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

A.B.A