Tunisie-Politique : La nouvelle politique de communication de Youssef Chahed

Il est impératif de tirer les enseignements du faible taux de participation aux élections législatives partielles d’Allemagne, car ils traduisent le désenchantement des Tunisiens quant à la participation à la vie publique. Ce qui constitue une menace pour la démocratie naissante en Tunisie. C’est ce qu’estime Youssef Chahed, le chef du gouvernement, dans une vidéo publiée dans la soirée du jeudi 21 décembre 2017, quatre jours après la tenue des législatives tunisiennes dans la circonspection d’Allemagne.

Selon la page officielle de la présidence du gouvernement sur Facebook, Chahed déclare avoir “choisi pour la première fois de s’adresser directement à l’opinion publique via les réseaux sociaux dans le cadre d’une nouvelle politique de communication visant à interagir avec le public et surtout avec les jeunes sur les questions qui les intéressent”. Il promet d’utiliser ce canal de communication une fois par mois.

S’exprimant en dialecte tunisien, Youssef Chahed a indiqué que “les Tunisiens en ont marre des conflits et des querelles politiques. Ils veulent qu’on leur propose des solutions pour procurer des emplois à leurs enfants, réaliser le développement dans les régions, améliorer le taux de croissance”.


Un programme et des objectifs…

Abordant le programme du gouvernement pour relancer l’économie, Youssef Chahed a indiqué que ce programme comporte des objectifs clairs et des chiffres réalistes. Le pays connait des difficultés financières qu’il va falloir surmonter. “On ne peut pas continuer à surcharger l’Etat par des crédits et des dettes que paieront les générations futures”.

Concernant la loi de finances 2018, Chahed assure que son plus grand défi consiste à réduire les dépenses et maîtriser le déficit. Dans ce contexte, il souligne que les crédits de l’Etat en 2018 connaîtront, pour la première fois depuis la révolution, une baisse de 12%. Cela permettra de préserver le pouvoir d’achat du citoyen, maîtriser le taux de déficit à moins de 5% et retrouver la confiance dans l’économie nationale.

Des sacrifices nécessaires et indispensables…

Evoquant la situation économique difficile et les équilibres financiers pour 2017-2018, le chef du gouvernement pense que “c’est le destin de tous les pays qui ont surmonté leurs crises économiques et sociales grâce aux sacrifices de leurs peuples. Ces sacrifices permettront au pays de sortir de la crise. Ainsi, la loi de finances pour 2019 et 2020 sera plus facile.

D’ailleurs, tous les indicateurs pour rendre l’économie plus saine sont “positifs”, qu’il s’agisse de la production, de l’exportation, de l’agriculture, du tourisme et du climat de l’investissement (la Tunisie a été classée première en Afrique en matière de climat des affaires), estime-t-il.

 

Refus des surenchères…

Par ailleurs, Youssef Chahed affirme que le gouvernement d’union nationale “ne sera pas l’otage des surenchères politiques au sein des partis”, en ce sens que le gouvernement ne se fonde pas sur la politique de quotas partisans mais œuvre à rassembler les compétences de différentes sensibilités politiques.

“Il n’y a pas de place pour l’humeur personnelle. C’est moi qui décide si les ministres doivent rester ou quitter (le gouvernement). Ce sont les ministres du gouvernement de la République tunisienne et non des ministres au service de leurs partis. Il y va de ma responsabilité de préserver la stabilité politique du gouvernement. C’est pour cela que j’ai décidé de maintenir les ministres du parti Afek Tounes en signe de fidélité au Document de Carthage”.

La guerre contre la corruption est irrévocable

Sur le dossier de la guerre contre la corruption, Youssef Chahed a affirmé qu’elle est “irréversible”. Ceux qui font douter de la guerre que mène le gouvernement contre la corruption “apportent en fait un soutien aux corrompus dont la place est en prison”.

Evoquant la situation sécuritaire, Youssef Chahed a relevé que malgré les succès réalisés la prudence reste de mise.

Concernant la décision du président de la République de publier le décret présidentiel convoquant les électeurs pour les élections municipales, Youssef Chahed l’a qualifiée de “message positif” illustrant la détermination de l’Etat à organiser ces élections.