Tunisie : Répartition du budget pour l’exercice 2018 du ministère de l’Agriculture

Près de 60% du budget du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche au titre de l’année 2018 sont consacrés à l’eau, sachant que le budget global dudit ministère est estimé à un peu plus de 1,402 milliard de dinars, avec des engagements de développement de l’ordre de 1,746 milliard de dinars.

C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’Agriculture, Samir Taieb, précisant que ce budget est réparti sur six programmes relatifs à l’eau (60%), les forêts et l’aménagement des terres agricoles (12%), la production agricole, la qualité et la sécurité phytosanitaire des produits agricoles et agroalimentaires (11%), l’entrepreneuriat et l’appui (9%), la pêche (6%) et l’enseignement supérieur, la recherche, la formation et la vulgarisation (1%).

Samir Taieb a souligné, lors de la discussion du projet du budget de son département dans le cadre de la Commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services y afférents de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), que 15 mégaprojets d’une valeur de 1,686 milliard de dinars ont été lancés, et que le taux d’accroissement des paiements a atteint 4% par rapport à l’année 2017.

Selon lui, près de 28%, soit l’équivalent de 493 MDT du budget du ministère, seront consacrés à la Société nationale d’exploitation et de distribution de l’eau (SONEDE).

Il a ajouté que des objectifs et orientations ont été préparés, dont la promotion du secteur agricole sur le plan de l’économie nationale, la poursuite de l’aménagement et l’élargissement des ports de la pêche, à travers la gestion rationnelle des richesses halieutiques, le renforcement de l’aquaculture et la lutte contre la pêche anarchique; l’objectif étant de renforcer le secteur agricole et d’améliorer sa contribution dans la croissance.

Le ministère œuvre à intensifier l’intervention de l’Etat dans le secteur moyennant la création d’un fonds de compensation des dégâts agricoles dus aux catastrophes naturelles, à octroyer des primes (subventions de collecte du lait, de stock stratégique des semences, des hydrocarbures dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche), à promouvoir l’économie sociale et solidaire dans les secteurs agricole et de la pêche ainsi que des ressources naturelles.

Les incitations de l’Etat ont été estimées, selon le budget de l’année 2018, à 254,1 MDT répartis entre le Fonds privé de développement agricole (115 MDT) et celui des catastrophes naturelles (20 MDT), la stratégie nationale de promotion des féculents (0,6 MDT), la subvention du lait (58 MDT), la subvention des hydrocarbures dans le secteur agricole (10 MDT), la subvention des semences (9,5 MDT).

S’agissant du programme de l’eau au titre de l’année 2018, il sera procédé à la réalisation de 94 puits profonds d’un coût de 39,4 MDT, répartis entre 56 puits de remplacement (28,6 MDT), 18 puits profonds (69 MDT), 10 puits d’eau potable (2,2 MDT) et 10 puits d’exploration (1,7 MDT).

Le budget du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche propose la création de 863 hectares de périmètres irrigués d’un coût de 12,430 millions de dinars et l’aménagement de 2000 hectares de périmètres irrigués moyennant une enveloppe de 21,840 millions de dinars.

Les députés ont considéré que le secteur agricole est un secteur stratégique et un des piliers de l’économie tunisienne, soulignant l’importance d’allouer à ce ministère un budget respectable qui répond aux aspirations du secteur et de programmer des mégas projets agricoles.

Ils ont mis l’accent sur le favoritisme pratiqué lors de l’octroi des autorisations d’obtention des fourrages, appelant à la création d’une administration régionale des fourrages et à introduire parmi les objectifs du ministère la promotion des semences tunisiennes dont les quantités ne cessent de baisser.

Les députés ont mis l’accent sur l’importance de publier un livre blanc qui identifierait des solutions aux dettes des agriculteurs en vue de gérer et faciliter le processus de production. Les recommandations des députés ont porté également sur l’incitation des jeunes à exploiter les terres domaniales.