Pour une meilleure gestion du Musée national d’art contemporain

Afin de mettre la lumière sur l’état des lieux du patrimoine d’arts plastiques et son transfert, deux courts documentaires réalisés par le ministère des Affaires culturelles ont été projetés, dimanche 15 octobre, à Bizerte dans le cadre de la rencontre sur la gestion du patrimoine des arts plastiques et le musée national d’art contemporain. Les documentaires ont été une occasion pour l’assistance de découvrir de visu une collection immense d’œuvres d’art plastique, propriété de l’Etat, et fruits de travaux de nombreux artistes plasticiens tunisiens, depuis le début du siècle dernier jusqu’à nos jours.

En effet, le patrimoine des arts plastiques et la mission du musée national d’art contemporain qui sera l’une des structurelles de la Cité de la culture ont été les questions en débat entre les principaux protagonistes et professionnels des arts plastiques, réunis les 14 et 15 octobre à Bizerte.

Ce patrimoine culturel est mis sous la responsabilité du ministère, a tenu à préciser Amel Hachana, fraîchement élue à la tête du cabinet du ministre des Affaires culturelles. Elle a rappelé la mission de “la commission des Sages” qui “joue un rôle primordial et historique dans l’accompagnement des efforts du ministère dans la préservation de ce patrimoine national commun, afin de passer de l’étape actuelle de conservation à une autre étape de conservation idéale”, a-t-elle dit.

Le transfert des œuvres nichées dans les dépôts du palais Ksar Said vers la Bibliothèque Nationale de Tunisie (BNT) est assuré par les agents de l’armée nationale dans des opérations menées par le ministère des Affaires Culturelles avec le concours du ministère de la Défense nationale qui supervise le transport. Les œuvres ont été déplacées sur des étapes, du palais de Ksar Saïd au Bardo, pour être à l’abri dans des salles mieux équipées à la BNT.

A son tour, Mohamed Hedi Jouini, directeur général de l’Unité de gestion par objectifs (UGPO) a déclaré que cette première rencontre dédiée au secteur des arts plastiques intervient après une série d’autres formations et workshops autour de diverses thématiques culturelles et artistiques organisées en prévision de l’ouverture de la cité de la culture, prévue ce vendredi 20 octobre, sachant que l’ouverture officielle sera en mars 2018.

La directrice du département des arts plastiques, Rabaa Jedidi, a parlé d’un “projet prometteur et d’un rêve qui se concrétise pour les artistes plasticiens, devant contribuer à la sauvegarde du patrimoine artistique en péril dont une grande partie est déjà dans les locaux du Palais Ksar Saïd et à la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT).

S’agissant des objectifs du musée, Sami Ben Amer en charge des préparatifs du musée national d’art contemporain a cité six grands points se rapportant notamment à la valorisation du patrimoine artistique, sa promotion et sa sauvegarde à travers l’organisation d’expositions permanentes et temporaires, des conférences, la création de réseaux de communication entre experts de la région arabe et africaine en vue de faire du musée une plaque tournante pour les différentes expériences artistiques. Le côté législatif régissant la cité de la Culture comme structure administrative, la mission de chacune de ses directions et espaces, sont déjà en cours de préparation.

Mounira Menif, directrice des musées au ministère des Affaires Culturelles a évoqué les préparatifs en cours de cette loi relative au musée et dont l’élaboration implique plusieurs ministères et experts de différents profils (conservation, législation, archivage, numérisation), tout en prenant en considération les recommandations de l’Unesco, du Conseil supérieur des musées et du Conseil international des musées (ICOM).

Pour arriver à résoudre les questions en suspens liées à la gestion du patrimoine artistique ainsi qu’à l’aspect relatif à la muséographie, les artistes et membres des commissions en charge du musée, comme Ali Zenaidi et Mouna Jemal, ont recommandé de réviser certaines points en relation avec la charte graphique et la muséographie en impliquant des experts dans la médiation muséale.

Le plasticien Fateh Ben Ameur a parlé, quant à lui, de la Cité de la culture comme un grand exploit pour la Tunisie qui manque d’espaces de cette ampleur regroupant toutes les disciplines dans un seul lieu, ce qui devra créer une grande synergie entre les différents intervenants culturels.

En tant que partie de ce projet de la Cité, le musée, selon l’artiste, “devra valoriser l’art plastique longtemps marginalisé en Tunisie, tout au long de 120 ans, et lui réserver la place qu’il mérite”.