Lutte anticorruption : La très difficile tâche du parquet militaire de prouver la culpabilité des accusés

Fayçal Jadlaoui, avocat de l’homme d’affaires Chafik Jarraya, arrêté pour des faits de corruption et atteinte à la sécurité de l’Etat, a indiqué qu’un collectif de défense de son client va rencontrer, lundi 29 mai, le juge d’instruction du Tribunal militaire pour prendre connaissance du dossier de son client et fixer une date pour son audition. Ce collectif de défense se compose de six avocats.

Me Jadlaoui exclut toutefois toute possibilité que son client soit déféré devant le tribunal militaire lundi pour audition, car “le collectif de défense n’est pas prêt à la tenue de cette dernière au vu du volume du dossier”.

Rappelons au passage que le Parquet militaire de Tunis a décidé, vendredi 26 courant, de diligenter une enquête contre Chafik Jarraya et les personnes dont l’enquête aura révélé l’implication “pour atteinte contre la sûreté de l’Etat, trahison et intelligence avec une puissance étrangère en temps de paix”.

Une enquête a été ouverte à la suite de plaintes parvenues au Parquet militaire accusant Chafik Jarraya d’avoir commis “des actes de nature à porter atteinte à la sûreté de l’Etat”.

Un mandat de dépôt a été émis à son encontre par le juge d’instruction militaire. Il a été décidé de reporter son interrogatoire en attendant la présence de son avocat.

Cette décision a été prise en vertu des articles 60 bis, 60 et 32 du Code pénal et de l’article 123 du Code des plaidoiries et sanctions militaires, avait indiqué le Procureur général militaire.

Des arrestations ont touché depuis le 23 mai plusieurs personnes suspectées de corruption, de contrebande et d’implication dans des réseaux de l’économie parallèle (Chafik Jarraya, Yassine Chennoufi, Nejib Ben Ismail et Ridha Ayari, entre autres).

Des décisions d’assignation à résidence ont été prises à leur encontre sur la base “d’indications prouvant leur implication dans des infractions susceptibles de menacer dangereusement la sécurité et l’ordre public”, selon le ministère de l’Intérieur.