Le 16ème rapport annuel “Perspectives économiques en Afrique 2017, élaboré par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), table sur une croissance de 1,9% en 2017 et de 2,8% en 2018 en Tunisie.

“La croissance en Tunisie devrait rebondir en 2017 et 2018, compte tenu de l’accélération escomptée de l’investissement, liée au démarrage des grands projets prévus dans le Plan de développement stratégique- PDS 2016-2020) et de l’accélération du rythme de mise en œuvre des réformes structurelles notamment celle relative à la réforme de la fonction publique dans le cadre du programme mis en œuvre par le Fonds monétaire international (FMI) avec l’appui des partenaires au développement”, note le rapport.

Il dresse l’état actuel des pays du continent et livre des prévisions économiques à deux ans. Axé cette année sur le thème “Entrepreneuriat et industrialisation”, le rapport rappelle que “ces prévisions sont inférieures aux prévisions du PSD 2016-2020, qui cible une croissance de 3% en 2016, 4% en 2017 et 4.5% en 2018. Mais la réalisation de ces objectifs suppose le maintien de conditions sécuritaires optimales sur l’ensemble du territoire, condition sine qua non à la reprise de l’investissement privé et notamment des IDE”.

Les investissements directs étrangers ont connu un repli de 25.4% au premier semestre 2016 par rapport à la même période de 2015.

Selon le rapport de la BAD, le gouvernement tunisien devra, dans les deux années à venir, consolider les comptes publics en fixant un niveau de dépenses courantes compatible avec la compétitivité de l’économie. Le redressement de l’économie pourrait s’appuyer sur une politique monétaire permettant de contenir l’inflation en 2017 et 2018 et par une réduction du déficit des comptes courants.

L’inflation va refluer en 2018

“Les tensions sur les finances publiques devraient cependant demeurer significatives en 2017 et 2018. De son côté, l’inflation devrait légèrement augmenter en 2017 avant de refluer à nouveau en 2018”, indique le rapport, estimant que la Tunisie a présenté, en 2016, toutes les caractéristiques d’une économie duale avec, d’un côté, un tissu industriel moderne regroupant 5 600 entreprises de plus de dix salariés et de l’autre côté un tissu de petites entreprises sous-capitalisées, majoritairement unipersonnelles et concentrées à plus de 80% dans le secteur des services en particulier le commerce, le transport et l’entreposage.

Le rapport 2017 de la BAD a passé au crible la question du rôle des entrepreneurs dans l’industrialisation du continent africain. Il propose des solutions pratiques que les gouvernements africains peuvent adopter pour mettre en place des stratégies d’industrialisation efficaces. Des politiques favorisant les compétences, les regroupements d’entreprises (clusters) et le financement lèveraient des contraintes majeures rencontrées actuellement par les entreprises privées africaines.

Des notes pays offrent une synthèse des tendances récentes de l’économie, des prévisions de croissance du produit intérieur brut pour 2017 et 2018, et des principaux enjeux dans chacun des 54 pays africains. Une annexe statistique (disponible en ligne uniquement) permet de comparer les variables économiques, sociales et politiques propres à chaque pays.

La note concernant la Tunisie est consultable sur le lien suivant:
http://www.africaneconomicoutlook.org/en/country-notes/tunisia/