En réaction à des affirmations attribuées à l’OTE (Observatoire tunisien de l’économie) sur l’impact de la loi 72 sur les recettes de l’Etat, Nafaa Ennaifer, président de la Commission des affaires économiques de l’UTICA a estimé que les “conclusions de ce soit disant observatoire sont un tissu d’ignorances et d’idioties, à moins que ces contrevérités et ces idioties soient MAL INTENTIONNEES!”.

Le texte de la réaction de M. Nafaa Ennaifer:

1/ Un investisseur «non résident» (càd étranger ou tunisien résidant à l’étranger), ramène outre l’idée, le savoir faire et l’accès au marché international, les capitaux en devises sans lesquels le projet ne verrait pas le jour et les emplois ne seraient pas créés!

2/ Une société exportatrice «non résidente» (dont le capital est détenu à plus de 66% par des non résidents ), est bien obligée BIEN MALGRE ELLE à rapatrier ses recettes en devises provenant de ses opérations d’exportation et ceci afin de payer ses achats de matières premières et de faire face à ses charges de production en Dinars (consommation d’eau et d’énergie, salaires, loyers, prestations de ses sous-traitants….).

L’essentiel de ses recettes en devises est donc bien rapatriée et même convertie en Dinars et dépensée pour faire vivre d’autres entreprises tunisiennes et des salariés tunisiens !

Les sommes qu’elle pourrait éventuellement ne pas rapatrier, correspondent à ses bénéfices nets d’impôts ! Puisque même les impôts sont payés en Dinars !

Et les entreprises industrielles dégagent un bénéfice net moyen de 5 % du chiffre d’affaires….

3/ Lorsqu’on investit des fonds, c’est pour gagner de l’argent et pour rémunérer les fonds investis ! Il faut bien donc qu’un «non résident» qui a ramené des capitaux en devises , puisse également rapatrier chez lui ses bénéfices !

A moins que votre logique nous propose le contraire !

3/ Enfin, et sur la base de la législation fiscale actuelle, les bénéfices nets qui sont distribués en dividendes, sont soumis à un impôt supplémentaire de 5% .

C’est-à-dire que si l’investisseur «non résident», est satisfait de la bonne marche de son projet et du climat des affaires dans notre pays (et c’est la responsabilité de tous y compris les journalistes), il serait encouragé de réinvestir ses bénéfices en Tunisie, plutôt que de les distribuer ! Et c’est ce que nous cherchons à ma connaissance !

Dans ce cas, même les bénéfices seraient alors rapatriés ou réinjectés dans notre économie!

Arrêtez donc de parler de choses que vous ignorez ! Et soyez un peu plus professionnels et responsables! Il en va de l’avenir de notre pays .

Nafaa Ennaifer

Texte de l’article: La Loi 72 a fait perdre à la Tunisie 43 milliards de dinars entre 2006 et 2016 (OTE)