Les débats du projet du budget de l’Etat de 2017 ont démarré, vendredi 18 novembre à  l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Des députés ont, tour à tour, pris la parole pour exprimer leurs attentes et appréhensions face à un budget qui a fait couler beaucoup d’encre.

Au rang des volets du budget de l’Etat pour l’exercice 2017 figurent le gel des majorations salariales, la crise économique et la réhabilitation de la valeur travail.

Pour le député Karim Hellali (Afek Tounes), le budget de 2017 est “ambitieux” et vient décréter une batterie de mesures à caractère social qu’il importe de ne pas omettre, citant à ce titre le “Contrat dignité” qui profitera à 25.000 jeunes et un train de mesures au profit du logement social.

Sur le volet “augmentations salariales”, Hellali estime que la Tunisie ne peut pas poursuivre cette politique mise en place depuis cinq ans, dénonçant au passage un manque de visibilité politique sur nombre de dossiers nationaux et l’absence d’une vision globale autour des caisses sociales.

Il a, à ce titre, défendu la décision du gouvernement de geler les majorations salariales en attendant d’élaborer une stratégie claire de ces dossiers nationaux, estimant que ce choix est “responsable” et se déclarant pour un dialogue avec les partenaires sociaux du gouvernement.

Hatem Fergani (Nidaa Tounes) poursuit dans la même direction pour appeler les Tunisiens à faire preuve de responsabilité en temps de crise, imputant la détérioration de la situation économique à la sur-revendication, à la régression de la production et à l’hypertrophie de la masse salariale qui s’élève à 62% du PIB.

Il a appelé à cet égard la diaspora tunisienne à contribuer massivement à la relance économique, dès lors qu’elle est le deuxième pourvoyeur de devises après le secteur touristique.

En revanche, le député Jilani Hammami (Front populaire) a indiqué que face à la montée de la contestation sociale et la dépréciation du pouvoir d’achat du citoyen, le gouvernement semble adopter la logique de “la fuite en avant”. Ce budget, a-t-il dit, va durcir davantage la crise.

En guise d’alternative, le député Ghazi Chaouchi (bloc démocratique) a plaidé pour un dialogue socio-économique de sortie de crise. Préalable nécessaire, redorer les valeurs de travail pour atteindre l’objectif de 2,5% prévu au titre de 2017, a préconisé Olfa Sokri Cherif, députée indépendante.