Commission Juncker : risque de retard pour son entrée en fonction

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à Bruxelles (Photo : John Thys)

[09/10/2014 11:28:30] Bruxelles (AFP) L’entrée en fonction de la Commission Juncker, qui devait avoir lieu le 1er novembre, pourrait être retardée après la décision du Parlement européen de retoquer une de ses membres, la Slovène Alenka Bratusek, a-t-on appris jeudi de source européenne.

Dans l’état actuel des choses, “la Commission ne peut pas prendre ses fonctions le 1er novembre”, a indiqué cette source, ajoutant que la désignation d’un nouveau candidat et l’organisation de nouvelles auditions au Parlement pourraient décaler “au 1er décembre, voire en janvier” l’entrée en fonction de la Commission.

Le Parlement européen a retoqué mercredi la candidate slovène Alenka Bratusek. Désignée comme vice-présidente chargée de l’Energie, elle a payé le prix fort pour ne pas avoir convaincu de ses compétences lors de son audition et, en tant que libérale, de ne pas bénéficier du soutien des deux grandes formations du Parlement, la droite du PPE et les socialistes.

Le Premier ministre slovène, le centriste Miro Cerar, a indiqué mercredi soir qu’il proposerait un ou une nouvelle candidate “dans deux à trois jours”. Ce rival politique de la candidate évincée a dit “regretter” que son pays ait “gâché une occasion unique d’occuper une position-clé dans la Commission”, avec la perte probable d’une vice-présidence.

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ène Alenka Bratusek répond aux questions lors de son audition au Parlement européen à Bruxelles, le 6 octobre 2014 (Photo : Emmanuel Dunand)

En fonction du profil de la personne qui sera désignée, il n’est en effet pas garanti qu’elle obtiendra le même poste que Mme Bratusek, qui était une ancienne Première ministre.

Il faudra de toute façon organiser une nouvelle audition au Parlement, et peut-être d’autres si des ajustements sont nécessaires au sein de l’équipe Juncker, a-t-on expliqué de source européenne.

Le conservateur hongrois Tobor Navracsis, désigné à l’Education, la Culture et la Citoyenneté, devrait se voir retirer la Citoyenneté, qu’il faudra attribuer à un autre commissaire.

M. Juncker avait jusqu’au dernier moment plaidé pour que les commissions du Parlement chargées d’auditionner chacun des commissaires avalisent son équipe en l’état, s’affirmant opposé à tout changement de personnes ou de compétences.

“Nous ne sommes plus dans la perspective d’une entrée en fonction le 1er novembre”, a-t-on insisté. M. Juncker, qui devait assister au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement les 23 et 24 octobre au lendemain de l’investiture de son équipe prévue le 22 octobre, y a pour le moment renoncé, a-t-on ajouté. Il a aussi annulé sa participation au sommet du G20 à Brisbane mi-novembre.

Le Parlement n’a pas le pouvoir de rejeter un candidat individuellement, mais un vote négatif à l’encontre d’un ou plusieurs membres de la commission est susceptible d’entraîner la chute de l’ensemble de l’équipe lors du vote d’investiture.

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éputés européens le 2 octobre 2014 à Bruxelles (Photo : Emmanuel Dunand)

La conférence des présidents du Parlement, qui devait faire le point jeudi à l’issue des auditions, a été repoussée au debut de la semaine prochaine, a-t-on appris de sources européennes. En attendant, les consultations s’annoncent intenses entre les principaux groupes politiques du Parlement, à commencer par le PPE et les socialistes.

En dépit de fortes tensions, l’accord de coalition les liant pour verrouiller une majorité a tenu. Cela a permis au candidat conservateur espagnol au portefeuille Climat et Energie, Miguel Arias Canete, d’obtenir le feu vert, malgré une vive controverse pour de présumés conflits d’intérêt au vu de ses liens avec l’industrie pétrolière.

En échange, le socialiste français Pierre Moscovici a été confirmé au portefeuille des Affaires Economiques, en dépit des doutes de la droite sur sa capacité à juger avec impartialité des finances françaises.