Japon : la politique d’Abe suscite l’impatience de la Banque centrale

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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe le 15 mai 2014 (Photo : Kazuhiro Nogi)

[26/05/2014 06:07:57] Tokyo (AFP) L’impatience semble monter au sein de la banque centrale du Japon vis-à-vis de la politique économique du Premier ministre Shinzo Abe, dont les réformes promises tardent, d’après les minutes d’une réunion récente de la BoJ et une interview de son gouverneur.

La BoJ a publié lundi les minutes de la réunion du conseil de politique monétaire du 30 avril dernier, au cours de laquelle l’institut avait laissé inchangée sa politique, comme elle le fait depuis l’assouplissement considérable lancé en avril 2013.

“La capacité d’offre maximale de l’économie japonaise connaît un déclin à long terme à cause du faible taux de natalité et du vieillissement de la population, mais aussi du fait d’un report des investissements des entreprises après la crise financière internationale” de 2008-2009, ont souligné quelques-uns des neuf membres du comité de politique monétaire lors de cette réunion.

“De ce fait, il est important d’élever le potentiel de croissance, par exemple en mettant en place la stratégie de croissance”, ont souligné ces membres du comité, dont le nombre exact ni l’identité n’ont été précisés.

La notion de “stratégie de croissance” fait référence aux promesses du Premier ministre de droite, Shinzo Abe, de lancer une série de réformes structurelles pour doper l’investissement des entreprises et la capacité productive et consommatrice de la troisième puissance économique mondiale.

Depuis son retour au pouvoir en décembre 2012, M. Abe a certes fait voter d’amples budgets supplémentaires de relance et poussé la BoJ à inonder les circuits financiers de liquidité pour mettre de l’huile dans les rouages, mais de nombreuses voix se font entendre pour qu’il accélère le lancement du troisième pan ou “flèche” de sa politique économique: les réformes structurelles.

Samedi, le gouverneur de la BoJ, Haruhiko Kuroda, a lui-même pressé M. Abe d’accélérer le mouvement dans une interview au Wall Street Journal.

Il s’est félicité du fait que les mesures de relance décidées depuis l’année dernière aient dopé la croissance et engagé le Japon sur une voie de sortie de la déflation, mais a souligné que les réformes structurelles devraient ne pas tarder si l’on veut confirmer ces débuts encourageants.

“La croissance réelle risque d’être décevante” si M. Abe et son gouvernement n’agissent pas au plus vite, a-t-il prévenu. “Ce n’est bon ni pour l’économie, ni pour la société” et il faut pour l’éviter “une mise en place rapide” de mesures de fond, a martelé le gouverneur.

Le gouvernement Abe doit dévoiler fin juin de nouvelles réformes pour doper le potentiel de croissance du pays.