Economies : Valls laisse entrevoir des petits aménagements aux députés PS

dee041febd8bea8140d805d6d60431297b030c08.jpg
ôtel de Matignon, accompagné des députés PS Valérie Rabault et Thierry Mandon (Photo : Thomas Samson)

[22/04/2014 17:57:15] Paris (AFP) Manuel Valls a laissé entrevoir mardi aux députés PS de petits aménagements, notamment pour les fonctionnaires, sur son plan contesté d’économies, sans remettre en cause le volume de 50 milliards d’euros qui figurera dans le programme de stabilité examiné mercredi en conseil des ministres.

Le Premier ministre a reçu mardi une délégation du groupe socialiste où la révolte gronde depuis l’annonce la semaine dernière du gel des prestations sociales jusque octobre 2015 et du point d’indice des fonctionnaires jusque 2017.

“Nous avons posé un certain nombre de questions et de problèmes: la question des petites retraites, sur lesquelles nous souhaitons qu’il y ait un geste, la question plus générale des plus modestes face à l’impôt (?) la question des fonctionnaires, avec le retour de la croissance”, a déclaré le président du groupe à l’Assemblée Bruno Le Roux qui menait la délégation d’une douzaine de députés.

“Je pense que nous avons été entendus, il y a une prise en compte des demandes qui ont été faites par le groupe socialiste mais le dialogue continue avec le gouvernement”, a-t-il ajouté.

Le plan d’économies sera en revanche bien maintenu en volume à 50 milliards d’euros contrairement à la demande la semaine dernière d’une douzaine de députés PS de le réduire à 35 milliards d’euros.

Sur le gel du point d’indice des fonctionnaires prolongé jusque 2017, Manuel Valls serait prêt “à une clause de revoyure chaque année qui tiendrait compte de la croissance”, a précisé la rapporteure au budget Valérie Rabault.

Pour les petites retraites, il “comprend notre problème” même si pour l’instant la solution n’a pas encore été identifiée, a précisé un autre député Thierry Mandon.

Même s’il n’a pas pris d’engagement, “le Premier ministre ne voulait pas que l’annonce qui avait secoué un peu tout le monde la semaine dernière soit un contre-exemple de sa volonté de travailler avec les députés”, a poursuivi M. Mandon.

Les discussions vont se poursuivre, avec le secrétaire d’Etat au budget Christian Eckert et le ministre des Finances Michel Sapin reçus, mercredi par le groupe. Manuel Valls va aussi recevoir mercredi les groupes écologistes et des radicaux de gauche.

“Le but est que tout soit calé d’ici le week-end”, selon M. Mandon.

– Désamorcer la fronde –

Pour Manuel Valls, l’objectif était de désamorcer cette fronde multiforme qui rendait incertaine l’adoption par sa majorité du programme de stabilité, qui soumet à l’avis de la Commission européenne les objectifs gouvernementaux de désendettement et la trajectoire des finances publiques du pays pendant les trois prochaines années.

Ce programme sera présenté mercredi au Conseil des ministres puis débattu et voté à l’Assemblée le 29 avril. La Commission européenne en sera ensuite destinatrice, et émettra dans un délai d’un mois environ ses “recommandations”.

Paris s’est en effet engagé auprès de ses partenaires européens à tenir le délai qui lui avait été fixé pour ramener son déficit public sous les 3% de son produit intérieur brut à fin 2015.

Et malgré une brève tentative au moment du remaniement pour demander la modification du “rythme” de réduction du déficit, le gouvernement s’est rangé à la contrainte européenne: la France est priée de remettre ses finances en ordre, alors que la Commission l’a placée début mars sous “surveillance renforcée” en raison d’un manque de compétitivité et d’une dette trop élevée.

“Nous ne faisons pas cela parce que l?Europe l?exige de nous, mais parce que c?est important pour la France”, a répété mardi le ministre des Finances, Michel Sapin.

Le gouvernement mise le plus gros de ses espoirs dans les 30 milliards d’euros d’allègements de cotisations pour les entreprises, afin de relancer leur investissement puis les créations d’emplois. Ce “pacte de responsabilité”, accompagné de mesures fiscales en faveur des entreprises et d’un geste vers les ménages les plus modestes, doit certes se faire au prix de beaucoup d’économies mais dans le but affiché de ne pas casser une croissance à peine renaissante, que Paris espère à un rythme de 1% en 2014.