Axelle Lemaire, une franco-canadienne à l’esprit libre chargée du Numérique

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ée Natioanle, le 20 janvier 2014 à Paris (Photo : Thomas Samson)

[09/04/2014 16:02:16] Paris (AFP) Celle qui avait décliné en 2012 l’offre de François Hollande d’intégrer le gouvernement a cette fois accepté: Axelle Lemaire, 39 ans, députée des Français de l’étranger et secrétaire nationale du PS aux droits de l’Homme, devient secrétaire d’Etat au Numérique.

“C’est une grande responsabilité, et un beau défi”, a aussitôt tweeté la nouvelle membre du gouvernement, qui dépendra du ministre de l’Economie Arnaud Montebourg.

Cette binationale franco-canadienne, tout juste élue dans la circonscription comprenant le Royaume-Uni, l’Irlande, les pays nordiques et baltes, avait en juin 2012 refusé, pour préserver sa vie de famille, de prendre le portefeuille des Français de l’étranger, finalement attribué à Hélène Conway-Mouret.

Mère de deux enfants, Axelle Lemaire réside à Londres depuis une douzaine d’années et fait chaque semaine le voyage à Paris, où elle va devoir s’installer. Cette juriste de formation est secrétaire de la commission des Lois et membre de la commission des Affaires européennes à l’Assemblée nationale.

Avant d’être élue députée, elle était secrétaire de la section du PS à Londres et a ainsi rencontré François Hollande, alors premier secrétaire du PS, dont elle a ensuite organisé le déplacement londonien durant sa campagne présidentielle.

Régulièrement oratrice du groupe socialiste lors de l’examen de textes de loi, cette jeune femme blonde au léger accent québécois s’investit volontiers dans les sujets de libertés publiques, d’innovation, d’entrepreneuriat ou encore de régulation bancaire, sur lesquels elle apporte une vision à la fois pragmatique et internationale.

A la commission des Affaires européennes, elle est rapporteure sur les questions du numérique et a co-écrit un rapport sur la stratégie européenne dans ce domaine.

La question des droits des femmes tient aussi à coeur à cette éternelle “indignée”, comme se définit elle-même Axelle Lemaire: elle avait porté l’amendement supprimant la notion de “détresse” pour recourir à l’IVG, dans le cadre du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes fin 2013.

Axelle Lemaire incarne à sa manière une nouvelle génération de femmes politiques, qui n’est pas issue des appareils, à l’expression décomplexée. Elle est décrite comme “sanguine” par certains, “apportant de la fraîcheur” par d’autres.

Née le 18 octobre 1974 à Ottawa (Canada) d’une mère française et d’un père québécois, elle raconte avoir grandi au Québec “dans le biculturalisme” et être arrivée en France à l’adolescence, à Montpellier. A Paris, elle sort diplômée de Sciences Po, avant de se spécialiser en droit et de passer maîtrise, DEA et Masters à Paris et au King’s College de Londres.

Mme Lemaire a travaillé en Angleterre au sein de cabinets d?avocats et d?instituts de recherche universitaire, puis à la Chambre des Communes comme collaboratrice parlementaire d’un député travailliste.