Microsoft ouvre sa suite Office à l’écosystème du rival Apple

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émonstration Microsoft Office 2013 à Bryant Park en janvier 2013 à New York City (Photo : Mario Tama)

[28/03/2014 11:26:48] San Francisco (AFP) Le groupe informatique américain Microsoft a annoncé jeudi l’ouverture de sa célèbre suite de bureautique Office, qui comprend des logiciels comme Word ou PowerPoint, aux écosystèmes de ses rivaux à commencer par Apple.

Il a présenté à San Francisco une version d’Office pour la tablette informatique iPad d’Apple, ainsi que des applications mobiles d’Office compatibles avec l’iPhone ou avec le système d’exploitation Android, conçu par Google et utilisé par plusieurs marques dont Samsung.

“Nous sommes engagés à faire fonctionner nos applications sur toutes les plateformes”, a commenté lors de cet événement le directeur général Satya Nadella, qui vient de prendre les commandes du groupe et qui est très attendu sur la stratégie qu’il compte mener.

Il a indiqué qu’un aspect important de sa stratégie serait de rendre des versions complètes des programmes les plus largement utilisés de Microsoft compatibles avec toutes sortes d’appareils. Le groupe de Redmund, dans l’Etat de Washington (nord-ouest), revendique plus d’un milliard d’utilisateurs pour Office.

Le patron d’Apple s’est félicité de cette ouverture sur son compte Twitter en souhaitant la”bienvenue sur l’iPad et l’App Store à Satya Nadella et à Office”.

Concrètement, les abonnés à Office 365, la version dématérialisée en ligne de la suite de bureautique, pourront désormais ajouter leur iPad parmi les appareils reconnus dans leur profil.

Cela leur permettra ensuite de créer et d’éditer des documents depuis leur tablette avec le traitement de texte Word, le tableur Excel ou le système de présentation PowerPoint, grâce à des applications spécifiques téléchargeables dans l’App Store d’Apple.

“En permettant à Office de fonctionner sur l’iPad seulement avec un abonnement à Office 365, Microsoft incite un peu plus les consommateurs à migrer vers Office 365”, qui représente “une opportunité massive de revenus et de bénéfice opérationnel pour Microsoft”, soulignent les analystes de Credit Suisse dans une note.

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Le logo Microsoft (Photo : Lionel Bonaventure)

Contrairement aux logiciels achetés sur supports physiques, qui une fois payés et installés sur un ordinateurs peuvent être utilisés aussi longtemps que le consommateur le désire, l’abonnement à Office 365 doit être renouvelé, et constitue donc une source de revenus plus régulière.

– Etre “là où sont les clients” –

Les écosystèmes des grands groupes technologiques, qu’il s’agisse d’iOS chez Apple, Android chez Google ou Windows chez Microsoft, sont jusqu’ici plutôt fermés.

Apple lui-même envisagerait toutefois également un peu plus d’ouverture: le magazine musical américain Billboard écrivait ainsi il y a quelques jours qu’il réfléchissait à lancer, pour la première fois, une application pour sa boutique de musique en ligne iTunes qui soit compatible avec Android.

Microsoft a sa propre tablette, la Surface, lancée il y a environ un an et demi. Les derniers résultats trimestriels du groupe, publiés en janvier, montraient une amélioration de ses ventes avec des revenus doublés en trois mois (893 millions de dollars sur octobre-décembre contre 400 millions sur juillet-septembre). Il n’empêche que l’appareil peine à se faire une place sur un marché où l’iPad reste la référence.

M. Nadella a assuré que Microsoft restait fidèle à son propre système d’exploitation pour ordinateurs, Windows, faisant miroiter des annonces lors d’une conférence de développeurs la semaine prochaine à San Francisco. “Il n’y a pas de compromis”, a-t-il affirmé, mais “il s’agit de pouvoir exceller là où sont nos clients”.

Selon la même philosophie, le groupe a présenté parallèlement un nouveau produit destiné aux entreprises, Enterprise Mobility Suite. Il doit leur permettre de garder leurs informations sécurisées lorsque leurs salariés y accèdent depuis toute une série d’appareils, de l’ordinateur portable aux smartphones et aux tablettes.

Satya Nadella dit vouloir rendre les logiciels de Microsoft utilisables avec n’importe quel appareil en vogue chez les consommateurs.

“Le monde d’ici cinq à dix ans ne sera par défini par les formes (d’appareils) que nous connaissons et aimons aujourd’hui”, a-t-il prédit. “De nouvelles formes vont naître à un rythme rapide, et tout ce que nous ferons sera numérisé”.

Il estime que Microsoft peut compter sur la force de ses logiciels dans des domaines comme l’informatique dématérialisée (cloud) ou la sécurité des données par exemple.