Citigroup : des bénéfices en hausse, mais pas assez pour Wall Street

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à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

[16/01/2014 16:44:30] New York (AFP) La banque américaine Citigroup a profité l’an dernier de ses efforts pour réduire ses dépenses, mais ses performances, plombées notamment par un ralentissement des activités de crédit immobilier, restent insuffisantes aux yeux de Wall Street.

Selon des résultats publiés jeudi, le bénéfice net annuel a progressé de 84% à 13,9 milliards de dollars. Sur le seul quatrième trimestre, il a même plus que doublé à 2,7 milliards de dollars contre 1,2 milliards sur la même période de 2012.

Le directeur financier, John Gerspach, a évoqué “l’année la plus rentable depuis 2006”, avant la crise financière dont Citi a beaucoup souffert, lors d’une téléconférence avec des journalistes.

Il n’empêche que le bénéfice par action hors exceptionnels, qui sert de référence aux Etats-Unis, atteint seulement 82 cents au quatrième trimestre, quand les analystes espéraient en moyenne 95 cents.

La sanction a été immédiate à la Bourse de New York, où l’action du groupe bancaire perdait 3,87% à 52,86 dollars vers 16H00 GMT.

Progrès dans les dépenses mais “encore du travail”

“Bien que nous n’ayons pas terminé l’année aussi solidement que nous l’aurions voulu, nous avons fait des progrès importants vers nos priorités en 2013”, a fait valoir le directeur général, Michael Corbat, dans un communiqué.

“Nous avons amélioré notre efficacité en exécutant les actions de repositionnement annoncées fin 2012 (M. Corbat avait entamé son mandat en annonçant en décembre 11.000 suppressions d’emplois NDLR), en réduisant les dépenses et en augmentant les revenus”, a-t-il notamment souligné.

Citigroup a profité comme plusieurs autres banques de l’amélioration de la qualité de ses crédits, qui lui a permis de réduire d’environ un milliard de dollars ses réserves destinées à couvrir des défauts de remboursement. Elle a aussi réduit ses dépenses annuelles de 4% à 48 milliards de dollars, la baisse atteignant même 13% au quatrième trimestre.

“Je ne veux pas que vous ayez l’impression que nous en avons terminé avec les dépenses. Ce n’est pas le cas”, a toutefois prévenu le directeur financier, estimant qu’il y avait “encore du travail à faire” pour améliorer l’efficacité du groupe.

Alors que plusieurs concurrentes, à commencer par JPMorgan Chase, ont passé ces derniers mois de coûteux accords à l’amiable pour solder des contentieux liés à la crise financière, M. Gerspach a aussi prévenu que “les dépenses liées aux affaires judiciaires resteraient élevées dans un avenir prévisible”.

Stabilisation dans l’immobilier

Le chiffre d’affaires de Citigroup a progressé de 10% à 76,4 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année, mais reculé de 1% à 17,8 milliards au quatrième trimestre, et s’avère lui aussi inférieur aux attentes du marché.

Citi continue notamment de souffrir du ralentissement du marché américain du refinancement hypothécaire, la remontée des taux d’intérêt rendant ce type d’opération moins intéressant pour les consommateurs.

La branche “Global Consumer Banking” de Citicorp, qui intègre les activités de crédit immobilier, a ainsi vu ses revenus en Amérique du Nord baisser de 6% à 19,8 milliards de dollars sur l’année, et de 8% au quatrième trimestre.

“Nous continuons de faire face à des vents contraires dans l’hypothécaire”, a reconnu M. Gerspach, qui dit toutefois avoir constaté une certaine stabilisation au quatrième trimestre. “Nous ne nous attendons plus à une réduction des revenus liés à l’hypothécaire”, a-t-il indiqué, “cela devrait arrêter d’être un poids”.

Citi accuse aussi une baisse de ses revenus sur le marché des titres à rendements fixes comme les obligations ou certains produits dérivés: ils ont reculé de 7% sur l’année et de 15% au quatrième trimestre

Les analystes de la banque Jefferies jugeaient aussi le quatrième trimestre “un peu faible pour la banque d’investissement et les revenus de courtage”, en particulier comparé aux groupes concurrents.