Culture : Les Maghrébins ne seraient plus bien vus à l’ALECSO

Il fut un temps où la Tunisie était incontournable s’agissant de la qualité de son enseignement. Rares étaient les gouvernants arabes, lesquels à l’aune de leur indépendance, se souciaient plus d’éduquer leur peuple que de s’armer pour se battre contre Israël et par là le monde occidental!

alecso-2013.jpgBourguiba, sage et visionnaire, avait considéré que la seule arme des peuples pauvres était le savoir, et la Tunisie a, du coup, été choisie à juste titre pour abriter l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO). Depuis, tous les directeurs généraux de l’Alecso furent tunisiens eu égard aux grandes réalisations de notre pays en la matière.

Le choc -et ce n’est pas l’un des premiers depuis le 14 janvier- a été que pour cette fois-ci, le poste de DG de l’ALECSO, a été tout simplement accordé au Koweitien qui se serait empressé de «dégager» les Maghrébins pour les remplacer par des «Machrékins».

La cabale lancée par Dr Mohamed El-Aziz Ben Achour contre Abdeltif Abid, ministre de l’Education nationale de l’époque, aurait porté ses fruits. Selon nos informations, Ben Achour aurait fait le tour des électeurs pour les convaincre de l’inefficacité du candidat tunisien, Abdeltif Abid, et de l’utilité de son maintien lui-même au poste. Il a rappelé en cela cette fable populaire très significative, celle où Dieu demanda à un Arabe ce qu’il souhaitait le plus au monde pour offrir le double à celui qui lui succède, la réponse du premier fut «trouez-moi mon œil, oh Dieu».

L’image est pathétique mais ce fut malheureusement le cas pour l’ALECSO. En se mettant au travers de son compatriote, M. Ben Achour -qui n’a pas été un brillant ministre de la Culture sous Ben Ali, et fut un piètre DG de l’Organisation arabe de l’éducation, a privé son compatriote d’un poste qui revenait de plein droit aux Tunisiens.

M. Muhareb livre une guerre sans merci aux Maghrébins

Conséquence de ces pratiques insensées, c’est le Koweitien Abdullah Hamad Muhareb qui occupe aujourd’hui la place et qui mérite d’ailleurs amplement son nom de famille «Muhareb» (guerrier) puisque l’une de ses premières missions a été de livrer une guerre sans merci aux Maghrébins.

M. Muhareb, qui a boudé son poste pendant 7 mois et dont le salaire s’élève à 10.000 $, a commencé par faire un nettoyage ethnique en se débarrassant des Nord-africains et leur substituant des ressortissants venus des pays du Golfe. Il n’a pas pris la peine de faire connaissance avec ses employés, des simples exécutants aux directeurs, il les a tout simplement «jetés» hors de l’organisation!

Parmi ses réalisations les plus importantes, outre le renvoi abusif de 48 administratifs pour la plupart des chercheurs et cadres tunisiens, 2 Algériens, 2 Marocains, un Libyen et un Mauritanien, il a décidé de fermer l’imprimerie de l’ALECSO.

Et en guise de récompense, Abdullah Hamad Muhareb appelle aujourd’hui à une protection policière chez lui et au sein du siège de l’Organisation.

M. Muhareb se serait-il trompé de mission? Car en fait, l’ALECSO a pour but de développer la recherche et s’occupe de la coordination et de la promotion des différentes activités relevant de l’éducation, de la culture et des sciences dans les pays arabes. A ce train là, il croit peut-être diriger une cellule de renseignements qui doit être gardée de surplus par des Tunisiens!

Le choix du candidat Abdellatif Abid n’a pas été assez défendu par un ministère des Affaires étrangères occupé plus à gérer ses problèmes internes et les frasques de son ministre de l’époque, Rafik Abdesslem, pour s’investir pour la défense de la cause du pays. M. Abid, fin arabisant, expert en terminologie et lexicologie auprès de l’UNESCO et de l’ALECSO même, académicien et excellent traducteur, n’a pas réussi à avoir le poste. Amateurisme, indifférence et absence de patriotisme chez un ministère sensé défendre l’étendard tunisien.

Le choix d’une autre personnalité à la tête de l’ALECSO prouve le mépris affiché par les pays arabes depuis le 14 janvier à l’égard de la Tunisie. Un mépris déjà affiché à travers la baisse exigée par l’Arabie Saoudite d’un tiers du contingent des pèlerins tunisiens ainsi que les prix faramineux pour s’acquitter du devoir de pèlerinage.

Mais pas seulement, nombre d’incidents produits lors des déplacements fréquents du président provisoire de la République ou des membres du gouvernement prouvent à quel point la Tunisie est en perte de vitesse en matière de diplomatie internationale et de positionnement dans la sphère méditerranéenne et mondiale.

Une réalisation de plus de la pseudo-révolution du 14 janvier!