Sondage IRI/septembre 2013 (2) : Les Tunisiens, la démocratie et les institutions démocratiques

sondage-tunisiens-2013.jpgLes Tunisiens sont-ils –encore- attachés à la démocratie? Cette question, primordiale, est l’une de celle auxquelles l’International Republican Institute (IRI) s’est attelé à répondre dans son sondage de la mi-juin 2013 et dont les résultats viennent d’être rendus publics.

Il en ressort qu’une légère majorité (52%) de Tunisiens sont, trente-deux mois après la chute du régime Ben Ali, très ou quelque peu satisfaits de la démocratie aujourd’hui en Tunisie; 23% ne sont pas très satisfaits et 16% ne le sont pas du tout (8% ne le savent pas ou refusent de répondre).

Mais la Tunisie est-elle une démocratie? Deux groupes minoritaires soutiennent l’un que oui (7%) et l’autre que non (5%). Deux autres beaucoup plus importants se rejoignent, presque, pour estimer l’un que la Tunisie est une «démocratie presque totale» (15%) et l’autre que c’est une «démocratie imparfaite» (35%). Mais un peu plus du tiers des sondés pensent que «ce n’est pas du tout une démocratie».

Invités à dire si «pour quelqu’un comme moi», «la forme du gouvernement que nous avons importe peu», «dans certaines circonstances un gouvernement non-démocratique est préférable», ou «la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement», 20% optent pour la première réponse, 29% pour la seconde, et 46% pour la troisième.

L’attachement des Tunisiens à la démocratie apparaît plus clairement lorsqu’on leur propose de choisir entre une Tunisie stable et prospère et dirigée par un gouvernement non-démocratique et un gouvernement démocratique qui mène à une Tunisie instable et peu sûre, 55% choisissent le premier cas de figure et 39% le second.

Quand à la forme de gouvernement qu’ils préfèrent, les Tunisiens demeurent, malgré le vécu historique, attachés à 46% au régime présidentiel, 26% à un système mixte et 17% à un régime parlementaire.

Les Tunisiens ont les idées tout aussi claires pour tout ce qui concerne l’Assemblée nationale constituante (ANC). Ils sont d’abord près de 50% (49% en juin 2013 et 52% en janvier de la même année) à penser que le premier rôle de cette instance est de rédiger la Constitution, et presque autant (53%) à estimer qu’elle devrait faire cela en moins d’une année -17% acceptent que cela se fasse en une année et 9% entre une et deux années. Et pour une très large majorité de Tunisiens, la mission des membres de l’ANC devrait s’arrêter là.

En effet, 68% des personnes sondées disent préférer que la nouvelle Constitution soit soumise à référendum et non votée par l’ANC elle-même.

Les Tunisiens voudraient-ils voir plus de partis islamistes ou laïcs représentés au sein de l’ANC? Une large majorité (56%) se prononce pour des partis islamistes modérés et 18% pour des laïcs modérés. Les islamistes et laïcs radicaux n’emportent, eux, l’adhésion respectivement que de 11 et 5%.

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Sondage IRI/septembre 2013 (1) :
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