L’ancien président de Novartis quitte la Suisse pour les Etats-Unis

photo_1362993654133-1-1.jpg
ésident du géant pharmaceutique Novartis, Daniel Vasella, le 28 janvier 2009 à Bâle (Photo : Sebastien Bozon)

[11/03/2013 09:22:11] GENÈVE (AFP) L’ancien président du géant pharmaceutique Novartis, Daniel Vasella, quitte la Suisse pour les Etats-Unis, selon sa commune de résidence, Risch, sur les bords du lac de Zoug (centre de la Suisse).

La commune de Risch a lundi à l’AFP son départ, après une information en ce sens publiée dimanche par le journal “SonntagsBlick”.

Selon la commune, “M. et Mme Vasella ont annoncé fin janvier à la commune leur départ pour les Etats-Unis”.

Aucune raison n’a été donnée quant à ce départ, dont l’annonce intervient une semaine après l’adoption de l’initiative Minder sur les salaires abusifs et l’interdiction des parachutes dorés par les électeurs suisses.

M. Vasella, 59 ans, qui a dirigé pendant 17 ans le groupe pharmaceutique suisse Novartis, a suscité une énorme polémique en Suisse, avec l’annonce de son parachute doré de 72 millions de francs suisses (60 millions d’euros), versés par l’entreprise pour qu’il ne travaille pas pour un concurrent, après son départ prévu en février 2013.

Ce parachute doré avait fait scandale, et M. Vasella a ensuite annoncé qu’il y renonçait, ce qui le libérait en même temps de la clause de non-concurrence.

Ce parachute, annoncé deux semaines avant le vote le 3 mars sur l’initiative Minder, avait été unanimement réprouvé en Suisse, aussi bien par les défendeurs que les opposants à l’initiative Minder, du nom de son auteur Thomas Minder.

Les milieux économiques en particulier, notamment le patronat suisse, avaient aussi réagi avec incompréhension.

Devant ce tollé, l’initiative Minder avait été plébiscitée par les électeurs suisses, qui l’ont acceptée à 67,9% des voix, un niveau historique.

M. Vasella s’était installé en 1999 dans la commune de Risch, où les impôts sont beaucoup moins élevés qu’à Bâle, où il résidait auparavant, et où est situé le siège de Novartis.

Durant sa carrière de 17 ans aux commandes de Novartis, entamée en 1996, M. Vasella a touché selon les estimations entre 200 et 400 millions de francs suisses.

Directeur général de Novartis depuis 1996, année de la naissance du groupe après la fusion de Ciba Geigy et Sandoz, M. Vasella avait également endossé trois ans plus tard la présidence du conseil d’administration. Une double casquette critiquée, jusqu’à sa démission de la direction générale en 2010, au profit de l’Américain Joe Jimenez.

M. Vasella a longtemps été le patron le mieux payé de Suisse, et justifiait ses hauts revenus par les us et coutumes des grands groupes pharmaceutiques mondiaux.

Le 23 janvier dernier, Novartis avait annoncé que Daniel Vasella ne se représenterait pas pour un nouveau mandat de président à l’assemblée générale des actionnaires qui a eu lieu le 22 février dernier.

Son successeur est l’Allemand Jörg Reinhardt (56 ans), entré en 1982 chez Sandoz -devenu une filiale de Novartis axée sur les génériques- avant d’occuper des postes à responsabilité croissante au sein de Novartis.