ArcelorMittal : J-3 pour sauver le site de Florange, le patronat contre-attaque

photo_1354182655751-1-1.jpg
ère du Redressement productif à Paris (Photo : Pierre Verdy)

[29/11/2012 09:57:09] PARIS (AFP) Trois jours avant l’expiration samedi du délai consenti par ArcelorMittal pour éviter la fermeture des hauts fourneaux de Florange (Moselle), le patronat est venu à la rescousse du géant de l’acier, qualifiant de “scandaleux” le projet du gouvernement de nationaliser le site.

Brandie d’abord par M. Montebourg et soutenue au sein du gouvernement comme par des personnalités de l’opposition, la menace de nationaliser le site, si ArcelorMittal ne s’incline pas, “est tout simplement et purement scandaleuse”, a estimé Laurence Parisot, présidente du Medef sur RTL.

“S’il s’agit par de tels propos, tout simplement d’exercer une pression, de faire du chantage, dans le cadre d’une négociation, c’est inadmissible”, a-t-elle ajouté.

Mme Parisot a appuyé la position de Mittal, isolé face à la menace de nationaliser le site. Ce n’est pas à l’Etat “de commencer à dire à chaque entreprise de France: +voilà votre stratégie+ (car) seul l’entrepreneur peut savoir ce qui est rentable ou pas”, a-t-elle martelé. La patronne des patrons a concentré ses critiques sur le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et tenté d’enfoncer un coin entre François Hollande et le ministre.

“Il faut raison garder” et “je ne doute pas que le président de la République soit beaucoup plus raisonnable que le ministre (Arnaud) Montebourg”, a-t-elle déclaré.

Le dossier est en effet désormais entre les mains de l’Elysée, où a eu lieu mardi une “discussion franche et ferme” entre M. Hollande, qui juge qu’une nationalisation “fait partie de la discussion”, et Lakshmi Mittal, le PDG du groupe.

– Le gouvernement campe sur ses positions –

De son côté, le gouvernement campe sur ses positions et s’attachait jeudi à démontrer qu’il avait les moyens, le cas échéant, de nationaliser le site de Florange.

“Si le président de la République me demande de trouver de quoi nationaliser ce site, nous trouverons”, a déclaré le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, sur France Info.

photo_1354181535671-1-1.jpg
à Florange en Moselle, le 19 novembre 2012 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

L’opération pourrait se faire sans aggraver le déficit public, par exemple en cédant certains actifs publics, a-t-il ajouté.

M. Montebourg avait envisagé devant l’Assemblée nationale, mercredi, l'”usage de participations de l’Etat, parfois dormantes” pour financer l’opération.

“Je n’ai pas noté d’indignation chez Madame Parisot quand un chef d’entreprise (le PDG du groupe Lakshmi Mittal, NDLR ) s’est comporté comme on sait, en transférant, non pas l’essentiel, mais une très grande partie des bénéfices des sites industriels français en dehors de nos frontières, notamment au Luxembourg”, a aussi ironisé M. Cahuzac

photo_1354182868774-1-1.jpg
ée nationale à Paris (Photo : Bertrand Guay)

Mercredi soir, des syndicalistes rapportaient, après une rencontre avec M. Montebourg, que la décision de nationaliser Florange, si ArcelorMittal venait à refuser de vendre l’ensemble du site, était prise.

Mais le ministère, qui affirme disposer de deux repreneurs intéressés, dont l’un prêt à injecter 400 millions d’euros, a tempéré ces propos dans la soirée, indiquant que M. Montebourg s’en tenait aux hypothèses avancées jusque-là, sans faire état d’une décision ferme.

Plusieurs scénarios restent donc sur la table d’ici samedi, dont une cession volontaire par Mittal de la totalité du site en vente, ou le rachat par l’Etat du site, pour le céder ensuite à un repreneur.