Tunisie : “Bonne gouvernance” et “transparence” en bonne place dans le 53e Rapport annuel de la BCT

Par : TAP

L’effort continu de soutien de l’activité des banques que reflète l’accroissement des concours à l’économie depuis le début de l’année en cours, et après une hausse de 13,5% en 2011, s’est accompagné d’un resserrement aigu de la liquidité qui vient amplifier les pressions récurrentes sur le secteur bancaire dues à l’accroissement des créances classées et à l’insuffisance de leur couverture par les provisions.

Ces pressions risquent d’augmenter davantage si les mesures idoines de recapitalisation des banques publiques ne seront pas prises à temps, en raison de l’accumulation des crédits non performants. Les difficultés financières qui en découleraient sont de nature à entamer la capacité des banques à mobiliser les ressources nécessaires, surtout que leur effort doit revêtir un caractère contracyclique pour soutenir l’économie dans une phase de relance de l’activité.

Outre l’injection massive de liquidité dans le secteur bancaire, la BCT a veillé à la maîtrise des tensions sur le taux de change du dinar par voie de ponctions substantielles sur les réserves en devises. Parallèlement à ces actions, elle a œuvré au renforcement de la bonne gouvernance et la supervision du système bancaire.

Les exigences de la Révolution tunisienne requièrent la mise en œuvre d’urgence d’une réforme profonde des institutions et de l’administration par l’instauration effective de la bonne gouvernance et de la transparence; deux facteurs fondamentaux de consolidation des piliers de l’Etat de droit et des institutions démocratiques compte tenu du changement institutionnel qui en découle et qui permet de rassurer tant les citoyens que les investisseurs, de mobiliser les ressources aussi bien intérieures qu’extérieures, et par conséquent de relancer la croissance et d’assurer la réussite économique de la Tunisie post-révolution.

Aussi, les fondements des meilleures pratiques de bonne gouvernance au sein des institutions nationales surtout en ce qui concerne les autorités de régulation doivent-ils être consacrés dans la nouvelle constitution en cours d’élaboration.

Partant d’une conscience profonde que la bonne gouvernance de toute institution repose sur la séparation entre les fonctions de gestion et de contrôle, la transparence dans la prise des décisions et leurs exécutions, la définition claire des attributions et la responsabilisation, la BCT s’est investie à consacrer ces principes fondamentaux à travers la modernisation du fonctionnement de ses services et l’instauration de mécanismes internes de gouvernance en vue d’assurer pleinement ses missions en tant qu’autorité publique chargée de la politique monétaire et de la régulation du secteur bancaire, deux missions qui requièrent une indépendance garante de sa bonne gouvernance.

Cette indépendance, qui implique, en outre, la cohérence de la politique monétaire avec les politiques économiques générales de l’Etat, la responsabilisation de l’Institut d’émission devant le pouvoir législatif et l’opinion publique, est un facteur décisif dans la crédibilité de la BCT dans son action visant la stabilité financière, l’efficience de la politique monétaire et la maîtrise de l’inflation avec ce qu’elles induisent comme répercussions positives sur la croissance et le développement économique à moyen et à long terme.

WMC/TAP