Tunisie : COTUNACE – Banques, main dans la main

cotunace-export-160612.jpgBientôt une cellule commune COTUNACE-Banquiers pour mieux encadrer les opérations d’exportation. C’est astucieux, car ça va développer le business en commun outre que c’est bien vu car ce coup de pouce propice arrive à un moment opportun où le pays cherche à doper ses exportations.

C’est une initiative louable, celle que se propose de réaliser la COTUNACE (Compagnie tunisienne d’assurance du commerce extérieur) dans le but d’affiner ses prestations en faveur des exportateurs. L’assurance-crédit a été jusque-là d’un grand renfort pour le secteur exportateur. La compagnie s’emploie par un projet nouveau à lui apporter un troisième poumon. Le projet en cours est un acte d’expertise professionnelle. En effet, la COTUNACE, laquelle traitait auparavant avec les seuls exportateurs, va désormais associer les banquiers à son process. C’est une cellule commune de suivi des opérations d’exportation composée de l’assureur et des banquiers qui verra le jour.

Cet attelage nouveau, en même temps qu’il sécurise les financements bancaires, profitera d’abord aux entreprises. Via cette structure, on peut parier sur un assouplissement des positions des banques, pour accorder davantage de financements aux entreprises pour développer leurs opérations sur le marché international. En introduisant plus de confiance grâce à cette triangulation, on peut parier sur une amélioration tangible des exportations.

Ce projet entrera en application dans un délai imminent, selon des propos récents de responsables de la COTUNACE. Voyons d’abord, comment a mûri le projet.

Prévention, recouvrement, indemnisation

L’assurance-crédit tire son bien-fondé de ce triptyque qui protège l’opération d’exportation. Pour faire simple, on va dire qu’en dépit des précautions a priori, un impayé peut survenir. Le processus est verrouillé de sorte que ce sinistre donne lieu à recouvrement, car l’assureur a les moyens d’intervenir promptement dès la déclaration du sinistre par l’exportateur. Et quand bien même cette action n’aboutit pas, le sinistré est indemnisé. Par conséquent, le poste client de l’exportateur tunisien se trouve, au bout du compte, «blindé» grâce à la couverture de la COTUNACE qui agit sur trois paliers de risques offrant une sécurité quasi-totale du «découvert» accordé par la compagnie, sur la base de la solvabilité de l’acheteur étranger.

Au concret, que peut apporter cet engagement à l’exportateur? Une couverture d’assurance est un visa pour un double financement bancaire. En amont, l’exportateur «assuré» est mieux «épaulé» pour obtenir un crédit bancaire de préfinancement export. Ensuite, une fois son expédition réalisée, il est également en bonne situation pour bénéficier d’une opération d’escompte dite «Crédit de Mobilisation de Créances Nées sur l’Etranger». Ce sont là deux instruments qui permettent à l’exportateur de disposer d’une trésorerie accommodante pour mener à bien ses ventes à l’international.

A défaut d’obtenir ces concours bancaires, l’exportateur se trouve face à une gêne réelle. Mais là où le bât blesse, c’est que les banquiers n’acceptent pas systématiquement de financer les exportateurs quand ils bénéficient de la couverture COTUNACE. Comment dès lors «détendre» les rapports entre les banquiers et leurs clients?

L’avenant de rétrocession, le «tracking financier» en temps réel

La COTUNACE dispose d’une arme secrète, à savoir l’avenant de rétrocession. En réalité, le banquier se trouve doublement sécurisé. En cas où l’acheteur étranger règle normalement, les recettes atterriront naturellement chez le banquier. Si toutefois un impayé se produit, l’engagement de la COTUNACE est ferme et irrévocable. Dans l’hypothèse d’une récupération ou d’une indemnisation, soit les deux seuls cas de figure de règlement du sinistre, l’argent sera immanquablement viré au profit du banquier.

Ce verrouillage doit permettre, plaide-t-on à la COTUNACE, à un droit systématique au financement garantissant les deux précédemment évoqués. Dès l’instant que la cellule commune sera opérationnelle, on peut s’attendre à ce qu’il y ait un tracking, en temps réel, de l’opération de règlement par l’acheteur étranger. Cette expertise pratique de la COTUNACE peut apporter un deuxième souffle à la dynamique des échanges extérieurs car son efficacité est absolument apaisante.