La Tunisie va réactiver tous les moyens de lutte contre la corruption

corruption-280212.jpgDans le cadre de la mise à jour du “Guide de bonnes pratiques de la gouvernance de l’entreprise“ (version 2012), édité depuis quelques années par le Centre tunisien de la gouvernance de l’entreprise (CTGE) relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), ce dernier a organisé mardi 28 février 2012, en partenariat avec le Réseau nationale anti-corruption (RNAC), une table ronde autours des événements marquants de l’année 2011 dans le domaine de la lutte contre la corruption en Tunisie, et ce sur le thème «La lutte anti-corruption: bilan d’une année».

En présence d’Abderrahman Ladgham, ministre de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, et Taoufik Chammari, président du RNAC, le président du CTGE, Ahmed Bouzguenda, a souligné qu’«aujourd’hui on ne peut pas ignorer les conséquences de la corruption, d’abord pour des raisons éthiques mais aussi pour la performance de l’entreprise et donc de l’économie».

Ayant saisi le message, le ministre en charge de cette question au sein du gouvernement provisoire a promis de faire tout son possible pour lutter contre la corruption et rompre définitivement avec les pratiques de l’ancien régime. «Nous comptons immédiatement réactiver tous les moyens et stratégies de lutte contre la corruption, et ce à travers la mise en place de certains instruments réglementaires et organisationnels bien définis», a annoncé M. Ladgham lequel rappellera que l’année écoulée a connu l’émergence de nouvelles formes de corruption contre lesquelles la lutte ne peut se faire qu’avec la collaboration de tous les acteurs de la société civile.

«Je tiens en fait à insister sur le rôle primordial de la famille et des établissements éducatifs pour contribuer efficacement à changer la culture de la corruption. Dans ce cadre, notre vision est d’ailleurs claire et nous sommes en train de préparer un projet de réforme complet tout en fixant les priorités et ce en collaboration avec des associations et institutions nationales et internationales», a précisé le ministre.

A cet égard, M. Ladgham a affirmé que son ministère a mis en place un plan d’actions spécifique qui sera entamé à partir du 15 avril prochain, et ce dans le cadre de la coopération avec l’Académie de Berlin de gouvernance ainsi qu’un autre programme en coopération avec la Banque mondiale qui a octroyé au ministère un don de 250 mille dollars pour évaluer le cadre juridique et législatif des appels d’offres publics selon les normes internationales avec la formation des formateurs dans le domaine des appels d’offres publics.

Par ailleurs, le ministre a annoncé que son ministère organisera les 14 et 15 mars 2012, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), une consultation avec tous les acteurs du domaine de la lutte contre la corruption.

Evoquant le sujet de la restitution des fonds spoliés par le clan Ben Ali, M. Ladgham a tenu à préciser que son ministère essaye de suivre les procédures administratives nécessaires en collaboration avec les différents ministères concernés ainsi que les représentants du secteur privé et les institutions spécialisées dans les techniques de la restitution des biens.

Pour sa part, Ahmed Ouerfelli, juge conseiller du président de la République, a indiqué qu’environ 11.000 demandes ont été déposées auprès de la Commission de lutte contre la corruption, dont 400 ont été transmises à la justice et qui concernent environ 1.200 personnes.