Borloo pressenti à la tête de Veolia Environnement

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, le mouvement des jeunes du PR (Photo : Thomas Samson)

[19/02/2012 21:14:53] PARIS (AFP) Le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, est sur un siège éjectable et pourrait être remplacé prochainement par l’ancien ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, au terme d’une offensive lancée en coulisses par le patron d’EDF Henri Proglio, selon plusieurs médias.

“Dans le plus grand secret”, M. Proglio, ancien PDG de Veolia resté administrateur du groupe, “se prépare à demander au conseil la tête d’Antoine Frérot”, a affirmé dimanche soir le site internet des Echos, sans citer de sources.

“Depuis le milieu de la semaine dernière, les administrateurs ont été approchés”, ajoute-t-il, précisant que le patron d’EDF bénéficie dans ses démarches de l’appui d’Alain Minc, un des proches conseillers du président Nicolas Sarkozy.

Dans son édition à paraître lundi, le quotidien économique précise que “plusieurs administrateurs du groupe de services aux collectivités demandent la tête d’Antoine Frérot”.

Selon LesEchos.fr, Jean-Louis Borloo, ex-numéro deux du gouvernement Fillon, figure “en tête de liste des successeurs pressentis”.

Trois autres noms circulent aussi, précise le site: Augustin de Romanet, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) appelé à quitter son poste début mars, Jacques Veyrat, ancien patron de Louis Dreyfus et Daniel Bouton, ancien PDG de la Société Générale.

“M. de Romanet n’a été ni contacté, ni ne s’est porté candidat”, a réagi dimanche soir auprès de l’AFP un porte-parole du patron de la CDC.

Interrogés par l’AFP, EDF et Veolia se sont refusés à tout commentaire.

Première à évoquer ce week-end un “jeu de pouvoirs en coulisses qui risque de faire du bruit dans les semaines qui viennent”, la lettre spécialisée dans les transports Mobilettre avance également le nom de M. Borloo comme successeur le plus probable en cas d’éviction de M. Frérot.

La prochaine réunion du conseil d’administration de Veolia est programmée le 29 février, à la veille de la présentation des résultats 2011. Une seconde réunion est prévue le 15 mars, consacrée “aux questions de gouvernance”, indiquent Les Echos.

Aux prises avec une rentabilité érodée et une dette de 15 milliards d’euros (à fin septembre) qui vient d’être dégradée par l’agence Moody’s, Veolia Environnement, a affiché l’an dernier l’une des pires performances du CAC 40.

Son action a perdu près de 60% de sa valeur sur l’année, après deux avertissements sur résultats depuis l’été. Au titre de l’exercice 2011, le groupe pourrait afficher une perte de 200 millions d’euros, a affirmé récemment le magazine Challenges.

Henri Proglio est en désaccord avec la stratégie de son successeur et convaincu qu'”Antoine Frérot n’est pas capable de sauver le groupe, en pleine tourmente”, écrit Mobilettre.

Depuis son arrivée à la tête du groupe, M. Frérot a opéré un changement radical par rapport à M. Proglio, qui avait multiplié les acquisitions à l’international pour faire grossir Veolia.

Mis sous pression par des collectivités et des industriels voulant réduire leur facture, le groupe, qui emploie plus de 100.000 collaborateurs en France, s’est lancé l’an dernier dans une restructuration pour recentrer ses activités sur moins de 40 pays à l’horizon 2013, contre près du double jusqu’ici.

Il a annoncé en décembre qu’il allait abandonner les transports publics pour se concentrer sur l’eau, les déchets et les services énergétiques.