La Chine limite l’accès des étrangers à son marché automobile

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à Pékin le 30 décembre 2011 (Photo : Ed Jones)

[30/12/2011 09:22:51] PEKIN (AFP) L’annonce par la Chine du retrait de son “soutien à l’investissement étranger dans l’industrie automobile” va entraîner une hausse des coûts pour les constructeurs internationaux et réduire l’accès des nouveaux venus au premier marché mondial, estimaient vendredi les analystes.

Le gouvernement va “retirer son soutien à l’investissement étranger dans l’industrie automobile”, a annoncé tard jeudi l’agence Chine nouvelle, expliquant que les obstacles imposés aux constructeurs automobiles, qui entreront en vigueur le 30 janvier, sont dus “à la nécessité d’un développement harmonieux de la construction automobile chinoise”.

Cette annonce émanant de la Commission du développement et de la réforme nationale et du ministère du Commerce a été interprétée par les analystes — qui disposaient encore de peu de précisions — comme le signe que la Chine allait rendre plus difficiles les opérations des constructeurs étrangers déjà implantés chez elle et décourager les nouveaux projets.

“Le gouvernement montre qu’il est préoccupé face aux surcapacités (dans le secteur automobile) et qu’il veut réserver les nouveaux projets aux marques locales ou aux véhicules économes en énergie”, explique à l’AFP John Zeng, directeur des prévisions au cabinet de recherches LMC Automotive.

“Ces dernières années, une joint venture (coentreprise) en Chine bénéficiait de droits de douane réduits sur les importations d’équipements neufs, mais avec cette nouvelle mesure ce genre d’avantages va disparaître et les coûts d’investissement vont augmenter”, estime-t-il en référence aux entreprises à capitaux sino-étrangers.

“L’accès de nouveaux arrivants étrangers pourrait être restreint”, ajoute-t-il.

Les marques étrangères sont dominantes en Chine, avec environ 70% du marché, mais les constructeurs étrangers doivent s’associer à un partenaire chinois pour produire dans le pays, qui a détrôné en 2009 les Etats-Unis de la place de premier marché automobile mondial.

La nouvelle mesure pourrait affecter les plus grands constructeurs mondiaux, tels General Motors, Honda ou Volkswagen, tous implantés en Chine de longue date, ajoute-t-il. Mais aussi d’autres tels Toyota, Nissan ou Peugeot.

Mais M. Zeng rappelle que l’annonce de la veille “ne constitue pas une surprise”.

“La Chine avait déjà indiqué que toute nouvelle implantation serait réservée aux marques nationales. Ils clarifient ce qu’ils ont déjà dit”, indique l’analyste. SAIC et First Automotive Works (FAW) sont les leaders automobiles chinois.

Jia Xinguang, directeur général de l’Association des concessionnaires automobiles de Chine, estime lui aussi que les autorités pourraient bloquer tout nouveau projet étranger dans le secteur, comme des implantations d’usines.

Cette décision est annoncée alors que les ventes de voitures en Chine ralentissent très nettement, après avoir atteint un record à 18,06 millions l’an dernier grâce à une hausse de 32%.

Pour Jia Xinguang, cette mesure “indique aux investisseurs étrangers que la Chine est en surcapacité et que l’investissement devient plus risqué”.

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ées à Pékin le 30 décembre 2011 (Photo : Ed Jones)

Les capacités de production s’élèveront dans les deux ou trois ans –quand les usines en construction seront entrées en production– à 35 millions d’unités, juge-t-il, “mais les estimations les plus optimistes de ventes portent sur à peine 20 millions pour l’an prochain”.

Le secteur auto a perdu de sa vigueur après la suppression progressive des incitations à l’achat telles que des réductions d’impôt pour les petites cylindrées.

Les ventes ont chuté de 2,4% en novembre par rapport à la même période de l’année précédente, à 1,66 million de véhicules, constituant le deuxième mois de baisse.

De nombreux constructeurs avaient annoncé d’importantes augmentations de leurs capacités de production en Chine lors du salon de l’automobile de Shanghai en avril dernier.

Premier constructeur étranger avec 2,35 millions de véhicules vendus l’an dernier, General Motors avait affiché l’ambition de doubler ses ventes d’ici 2015 et Nissan souhaitait faire passer la capacité de production de son usine de Canton (sud) à 600.000 voitures par an, contre 360.000.