Elections de la Constituante : Pour une Commission nationale des comptes des campagnes politiques !


jalel-18092011-art.jpgJalel Chouihi est tête de liste pour les candidatures aux élections de la
Constituante au nom du Wifek Joumhouri et il milite pour le contrôle des
finances politiques, notamment par la création et la mise en place d’une
Commission nationale des comptes des campagnes politiques.

WMC: En vous présentant aux élections de l’Assemblée Constituante, quels sont
les principes que vous défendez?

Jalel Chouihi: La Tunisie possède des atouts importants pour réussir une
transition démocratique exemplaire: niveau d’éducation élevé de la population
toutes couches sociales confondues, existence d’une classe moyenne assez
développée, un statut très avancé pour les femmes et une ouverture convenable
sur le monde. Cependant, l’état des lieux fait apparaître qu’un citoyen sur
quatre est pauvre et que le taux de chômage est alarmant. Les défis auxquels la
Tunisie doit répondre sont d’abord la sécurité qui constitue pour notre parti la
première des libertés. Le retour à la stabilité suppose un Etat fort disposant
d’une armée à même de sécuriser nos frontières et des forces de sécurité
intérieure au service des citoyens, ce qui permettra le rétablissement de la
confiance perdue dans cette composante essentielle de l’Etat de droit.

Le deuxième défi concerne des problèmes structurels économiques et sociaux dont
la résolution est un pré-requis à la stabilité du pays, il s’agit de résorber le
taux de chômage des jeunes pour leur redonner espoir dans l’avenir et renforcer
en eux le sentiment d’appartenance à cette chère patrie.

Quelles sont vos priorités sur le terrain?


Il est primordial de réduire les disparités économiques et sociales entre les
régions en encourageant une meilleure redistribution des richesses et en
désenclavant les zones rurales et reculées.

Afin d’atteindre ces objectifs en même temps que la transition démocratique,
notre parti attire l’attention de tous les citoyens que tout dépend de leurs
choix le 23 octobre prochain. Nous les appelons donc à être vigilants et à
sensibiliser leur entourage sur les risques et dangers qui guettent notre pays
aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur par le biais de candidats dont le
rayonnement dans des domaines étrangers à la politique sera leur unique support
publicitaire.

En effet, l’argent sale et les partis faux témoins du régime déchu qui ont
accepté d’être un argument médiatique vis-à-vis du monde d’un pluralisme
inexistant et qui n’ont jamais osé dénoncer la corruption et les pratiques
mafieuses de ZABA & compagnie constituent un danger certain pour la démocratie
naissante à laquelle nous aspirons.

Comment jugez-vous le déséquilibre de ressources financières entre les partis?


Nous sommes convaincus que l’investissement de sommes colossales par certains
partis politiques vise tout simplement à faire échouer la transition
démocratique qui constitue un objectif primordial et une question vitale pour
trois catégories d’acteurs malveillants, à savoir:

– ceux dont les intérêts sont menacés;
– les dictatures arabes qui n’acceptent pas que la Tunisie soit un modèle de
démocratie susceptible de déstabiliser et remettre en cause leurs régimes;
– les partis extrémistes qui utilisent un double langage basé sur des idéologies
dépassées ou sur des slogans religieux pour impressionner et mobiliser les
couches sociales les plus fragiles afin de s’approprier le pouvoir pour
instaurer une nouvelle dictature.

Nous sommes absolument contre ceux qui utilisent l’argent politique pour l’achat
des voix et des consciences en proposant des solutions provisoires pour remédier
à des maux sociaux profonds et chroniques, et contre ceux qui défendent des
affairistes par le biais de législations consacrant l’impunité et instaurant une
politique fiscale servant leurs intérêts.

Comment donc assainir les rapports entre les politiciens et l’argent?


Pour assurer un meilleur contrôle des finances politiques, notre parti suggère à
l’Assemblée Constituante la création et la mise en place d’une COMMISSION POUR
LA TRANSPARENCE DES FINANCES DE LA VIE POLITIQUE et d’une COMMISSION NATIONALE
DES COMPTES DES CAMPAGNES ET DES FINANCEMENTS POLITIQUES.

Il défendra, dans le cadre de la campagne électorale légale, les principes
fondamentaux qui sont notamment un régime républicain avec séparation stricte
des trois pouvoirs, une durée maximale de six mois pour l’élaboration de la
Constitution qui sera soumise à un référendum avant sa ratification.

Nous veillerons, entre autres, à l’inscription dans la Constitution des droits
fondamentaux du citoyen, l’égalité homme/femme, la liberté de presse, les
libertés publiques et individuelles, et la séparation entre la religion et
l’exercice d’activités politiques, en tant que principes fondamentaux de la
deuxième République.

Enfin, la transition démocratique suppose un consensus sur une feuille de route
de la nouvelle étape de transition qui sépare l’élection des membres de
l’Assemblée nationale constituante des élections parlementaires et
présidentielles à même de donner la légitimité à un Etat fort capable de mettre
fin à la dictature et du non droit.