Fonds onusiens pour réintégrer les Tunisiens fuyant la Libye

Une bonne nouvelle pour ceux qui s’inquiètent du sort des travailleurs tunisiens qui ont fui la Libye. Une stratégie sera, incessamment, mise au point pour les réintégrer dans le marché du travail en Tunisie. Cette stratégie sera financée, en partie, par des fonds mobilisés par le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La nouvelle a été annoncée par Antonio Guterres, Haut commissaire aux réfugiés, et William L. Swing, directeur général de l’OIM, au cours d’une conférence tenue mercredi soir, au terme d’une visite de deux jours en Tunisie.

Les deux chefs d’agences onusiennes, qui ont visité les camps de réfugiés à Ras Jdir et à Choucha, ont prévenu de l’impact de l’escalade du conflit en Libye sur la frontière tuniso-libyenne et n’ont pas exclu l’arrivée massive de réfugiés libyens en Tunisie.

Par ailleurs, ils ont démenti l’existence de toute épidémie dans les camps de réfugiés.

L’ONU et ses partenaires estiment avoir besoin de 160 millions de dollars pour venir en aide, au cours des trois prochains mois, aux populations qui ont fui la Libye vers la Tunisie, l’Egypte et le Niger. Les fonds, qui doivent également aider ceux qui sont affectés par les violences en Libye, couvrent les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la santé, de l’eau, de l’assainissement et des abris.

Selon Mme Valérie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires, cette estimation est «basée sur un scénario prévoyant jusqu’à 400.000 personnes fuyant la Libye, dont 200.000 qui l’ont déjà fait à ce jour, et 600.000 autres personnes en Libye qui vont avoir besoin d’aide humanitaire». La Tunisie a reçu à elle seule 115 mille réfugiés.

L’argent mobilisé permettra aux migrants, qui quittent la Libye pour la Tunisie, l’Egypte et le Niger, de recevoir une aide humanitaire adéquate et de pouvoir être transportés, rapidement, vers leur pays. Dans les parties contrôlées par les opposants, l’argent permettra d’évaluer, d’analyser et de répondre aux besoins humanitaires actuels et à venir.

Antonio Guterres et William L. Swing s’inquiètent particulièrement du sort des réfugiés bengalis qui attendent d’être évacués et de la diminution du flux des réfugiés, ces jours-ci.

«Au début de la crise, lorsqu’il n’y avait pas de contrôle, l’exode était massif (14.000 par jour), mais depuis le renforcement du contrôle aux frontières, l’exode a régressé (3.000 par jour). Je vous laisse le soin de deviner ce qui s’est passé», a déclaré M. Guterres.

Pour M. Swing, «l’objectif immédiat est de s’assurer que tout le monde soit évacué et rapatrié».

Les deux responsables onusiens se sont prononcés pour le renforcement des capacités de la Tunisie dont le gouvernement et le peuple ont «fait preuve, selon eux, de générosité humanitaire modèle, et ce en ouvrant leurs frontières et leurs maisons».

Dans cette perspective, les Nations unies ont décidé de nommer Rashid Khalikov, coordonnateur humanitaire des Nations nnies pour la crise libyenne et Abdelilah Al-Khatib (Jordanie) comme envoyé spécial du secrétaire général, Ban ki-moon pour la Libye.

Le premier a reçu pour mission de travailler avec les résidents coordonnateurs de l’ONU pour la Tunisie, l’Egypte et le Niger et avec les gouvernants de ces pays pour s’assurer d’une réponse coordonnée aux frontières avec la Libye. Quant au second, il sera chargé de mener des consultations avec Tripoli et le reste de la région sur la situation humanitaire et les autres dimensions de cette crise.