Tunisie : En attendant les négociations sociales, les Call centers s’activent

Les centres d’appels font partie des sources d’emploi les plus convoitées en Tunisie. A la suite de la révolte populaire en Tunisie, des craintes sont apparues quant à l’éventualité d’une délocalisation de certains d’entre eux vers d’autres pays voisins. Dans la foulée de la semaine du 14 janvier 2011, certains ont même temporairement fermé. Selon la chambre syndicale des centres d’appels et de la relation client, la reprise a eu lieu dès le 17 janvier, et ce dans la plupart des établissements, avec un taux de remplissage de 80%.

Loin de nous l’idée de mettre en doute ce chiffre, mais quand on se rappelle du climat de peur d’insécurité qui régner en Tunisie dans cette période, on a du mal à croire que le taux de présence dans les centres d’appels s’élevait à 80%.   

Un peu plus d’un mois après, l’activité du secteur semble avoir bien repris, et ce même si les mouvements sociaux ne l’ont pas épargné, lesquels mouvements n’ont heureusement pas eu beaucoup d’impacts sur le secteur, se félicite-t-on à la chambre syndicale des centres d’appels. «Je pense que la majorité est d’accord pour que le calme revienne. Je sais qu’au niveau des membres de la chambre, il n’y a pas eu de problèmes majeurs. Les employés comprennent la situation. Les négociations sociales vont être lancées prochainement», déclare Ridha Ben Abdessalem, président de la Chambre syndicale des centres d’appel et de la relation client.

Pour un secteur qui dépend majoritairement de l’étranger, l’image joue un grand rôle dans l’attraction de la clientèle. C’est pourquoi, la persistance des manifestations est un mauvais signe pour l’activité du secteur. M. Ben Abdessalem affirme que tout le monde essaie de rassurer les clients étrangers quant à la situation sécuritaire dans le pays. La levée du couvre-feu est un argument fédérateur pour les inciter à investir davantage dans le pays.

Question emploi, il est clair que le secteur est l’un des plus grands employeurs en Tunisie, avec plus de 40 mille postes d’emplois, surtout parmi les jeunes diplômés du supérieur. «Il n’y aura pas de gens qui vont perdre l’emploi dans notre secteur. D’ailleurs, je soutiens le fait qu’il se place aux premiers rangs des secteurs qui vont redémarrer l’emploi en Tunisie», promet M. Abdessalem. Il ajoute que l’UGTT est un partenaire avec lequel il est important de discuter afin de sortir de la chasse aux sorcières. «Il y a des lois qu’il faut appliquer dans le recrutement. Il faudrait également renforcer le contrôle des entreprises et sauvegarder les droits de chacun», défend-il.

En revanche, il s’agit de redémarrer l’activité économique, d’entamer les négociations entre le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA, encourager l’emploi par la mobilisation de fonds spéciaux et aussi appliquer les lois. Il s’agit également du rôle des médias d’apaiser les tensions et d’éveiller les consciences. «Il faudrait un contrat d’idées différent. Les médias devraient avoir un rôle très positif en éveillant la conscience des citoyens et en proposant des contenus plus équilibrés», estime M. Ben Abdessalem.

Le climat sécuritaire profite au secteur. Le retour de confiance des clients étrangers aura l’avantage de donner une meilleure image de la Tunisie, malgré les circonstances.