Tunisie – TACC : La pédagogie et l’interactivité pour entretenir un «business touch»

business-touch-1.jpgLa TACC, attaque, et sans répit. Elle s’est donnée un agenda ambitieux pour 2010-2011. C’est sur le front de la prise en mains des adhérents, son autre grand chantier, qu’elle veut faire la différence. C’est dans ce sillage que Jeudi 4 courant, elle a lancé les «Brunch conférence serie». «Terrific !», Le concept arrive à point nommé. L’affluence, assortie d’un bon mixage des générations, était bonne pour une plage horaire «busy», de 9 à 11 h. Et le thème a trouvé un bon échos. L’intensité et la qualité des interventions, étaient au rendez-vous.

Du pragmatisme avant toute chose : Procurer le « Plus » aux adhérents

Mondher Khanfir, Directeur exécutif à la TACC est en train de dérouler le nouveau programme. Le mot d’ordre est qu’il faut encadrer autant les adhérents que les sympathisants. Il s’agit de leur apporter des prestations, variées, concrètes et utiles. L’objectif que se donne la nouvelle Direction est ambitieux. Il part d’un postulat pragmatique : Le rôle de la chambre est de rapprocher, le plus possible, les milieux d’affaires des deux pays et la TACC est là pour combler ce fossé, comprenez « bridging the Gap ». Il ne s’agit pas d’apporter un « plus » aux adhérents mais de leur procurer le « plus ». Et à bien des égards, cette « positive attitude » remet la Chambre dans son rôle. Beaucoup d’initiatives ont été lancées depuis peu. Elles ont un caractère d’opérations choc, marquant une rupture et imprimant une dynamique nouvelle. On peut citer l’ouverture de la Chambre aux artisans. Cette action va, d’ailleurs déboucher sur une exposition en plein cœur de New York , qui aura lieu de la fin novembre à début décembre, en pleine période des fêtes, donc une période de fièvre acheteuse.

Une autre percée est à saluer. Il s’agit d’un pique nique, en commun avec l’Atuge, ce dimanche 31 octobre sur le site magique de « Oudhna ». Ce haut lieu de nos vestiges romano phéniciens, emblême de notre gisement historique, un filon qui pourrait doper les flux touristiques avec l’Amérique. Mondher Khanfir était à la manœuvre ce jeudi 4 novembre pour le premier exposé. Il  choisi un thème ultra significatif. Un clin d’œil à l’Amérique des pionniers, de la conquête de la ruée vers l’or. Apostrophe aussi aux hommes d’affaires tunisiens pour les faire « habiter » de cette rage d’entreprendre, source intarissable de la création de valeur. Et vu sous cette angle le conférencier revêt un caractère de missionnaire. Le sujet est l’exercice du leadership tel qu’il se révèle sur ce versant délicat du « management du changement ». Le thème est toujours d’actualité, il est pour ainsi dire inoxydable. Le « speaker » possède bien son sujet et de ce fait, a apporté à l’assistance une valeur ajoutée certaine.

En mode « Yankee »

Tout est dans l’art et la manière. Et le directeur de la TACC en était prévenu. Les points d’ancrage autour desquels il avait structuré son intervention présentaient un relief certain. L’ouverture sur trois têtes d’affiche à savoir Carlos Ghosn, Steve Jobbs et Irina Rosenfeld était du meilleur effet. On savait des deux premiers qu’ils étaient classés comme « Killers », le constructeur auto étranglait les coûts, l’informaticien se fait les dents sur ses infortunés concurrents mais rien d’irina Rosenfeld, la trop discrète  propriétaire du Groupe « Kraft » qui a signé le rachat spectaculaire de « Cabury ». Cette enseigne, propriétaire notamment des marques Mac intosh, bonbons et caramels, mais également de Schweppes,  la boisson traditionnelle des anglais.

Eh bien, en hapant Caburry dans son escarcelle, contre l’avis de son célébrissime associé Warren Buffet, rebuté par l’audace de l’opération sur une marque liée à la gloire de l’empire britannique et qui a battu retraite, la mamie manager s’est montrée Killer, à sa manière, en bousculant les objectifs timorés.

En affaires, il faut avoir du cran et de l’audace. Puis, l’insertion du  distinguo entre leader et manager était traité de manière vive et didactique. «Leader does right things and manager does the things right», voilà la messe est dite. Leurs domaines de compétences sont distincts, mais s’emboîtent. Pareil enfin pour la courbe sismique de la conduite du changement. Brutalement escarpée elle traduit la résistance des troupes au changement. Et son redressement brutal marque la marche vers le succès et le triomphe de l’opération. Car, au bout du compte un processus de changement doit se traduire par des signes probants : la satisfaction des RH et un supplément de rentabilité pour l’entreprise. Avec une touche de panache le conférencier  faisait ressortir les enseignements choc, par trop marqués « yankee », destinés à interpeller les esprits avec un sens de la formule qui fait tilt. Le point focal étant d’appeler l’attention de tous à ce challenge mythique de l’esprit yankee :  reculer les frontières du possible.

Fonctionner en mode « interactif »

Les « Brunch conference series » s’inscrivent dans une démarche précise. Elle consiste à imprégner les adhérents, par conséquent opérateurs économiques et principaux artisans des flux d’échanges entre l’Amérique et la Tunisie, de la nécessité de se « bouger » selon le rythme de leurs partenaires, d’outre atlantique.

La série de conférences s’intègre  à un programme de formation que la Chambre entend organiser à l’adresse de ses adhérents. Au-delà du souci de relèvement de la pratique de l’anglais, le but de l’opération est de familiariser les entreprises ainsi ciblées à cultiver une certaine culture du mouvement en inter réagissant avec les faits et les opportunités. L’esprit « d’alphabétisation managériale » entrepris par la TACC est à bon escient. D’ailleurs Mondher Khanfir, lors de son exposé est parvenu à faire inter réagir l’assistance. Son exercice sur la recherche du synonyme du concept de « risk » était bien édifiant. « Risk » n’a pas de synonyme en langue arabe étant lui même d’origine arabe, « Rizk ». Il fut latinisé par nos voisins et non moins compétiteurs italiens avec « Risko ». Les anglo saxons s’en emparèrent et lui insufflèrent une deuxième vie en le faisant culbuter.

Si les arabes regardaient le « Rizk » comme le retour sur investissement, les anglo saxons, lui associent l’aléa de défaut de bénéfice, c’est à dire le manque à réaliser d’un niveau de bénéfice prévisionnel, ce qui a conduit, souligne Mondher Khanfir à l’école du « risk-management ». Le concept des « conference series », avons nous dit, est opportun. A sa première édition il apparaît bien packagé. Il est certes, perfectible. A ce titre, il convient de le poursuivre ne serait-ce que pour entretenir cette « fièvre de l’échange », si bienfaisante.

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